mardi 2 avril 2019

Enseignement sur le carème du Vendredi 29 Mars 2019 par le Père Pamphile DADOH 💦💦💦💦💦💦💦💦💦

Ce 29 Mars 2019,
Vendredi , 3ème Semaine de Carême. 
Année Liturgique C
〰 〰


🎋🎋🎋🎋🎋🎋🎋🎋🎋🎋🎋
Bien-aimés frères et soeurs, paix à vous et bonne marche vers Pâques ! 
Nous sommes arrivés avec les textes de la liturgie de la troisième semaine de carême à un passage obligé: la nécessité de porter les fruits de conversion et de faire pénitence, dispositions et actes sans lesquels notre Pâques sera nulle ou vide. 
Je nous propose donc cette méditation communionnelle pour nous accompagner ! Fructueuse dégustation !
                                                                       Père Pamphile DADOH


  💜FAIRE LA PENITENCE EN SUIVANT L’EXEMPLE DES SAINTS💜

💫 Définition de la pénitence avec quelques exemples tirés de la bible
Faire pénitence c’est implorer le pardon de Dieu par une disposition intérieure de regret et par une démarche concrète de conversion. 
✔Deux éléments sont essentiels à la pénitence : la reconnaissance de la faute et le retour au Seigneur par une disposition intérieure ou par des actes visibles. Il n’est donc pas difficile d’identifier des personnes qui font pénitence.

♒ Dans les saintes Ecritures, quand le prophète Nathan a été envoyé au roi David après sa faute qu’a-t-il fait ? David a reconnu sa faute et posé des actes qui manifestent son regret sincère et sa contrition profonde. « David dit à Natân : "J'ai péché contre Yahvé » (2 S 12, 13) et dans les versets qui suivent : « David implora Dieu pour l’enfant : il jeûnait strictement, rentrait chez lui et passait la nuit couché sur la terre nue » (2 S 12, 16). Voilà un bel exemple de pénitence. Dans le Nouveau Testament nous en avons un autre, un exemple d’autant plus représentatif de la pénitence qu’il nous vient du chef des apôtres. 

➡Quand Pierre a remarqué qu’il a renié Jésus son remords sincère s’est manifesté dans ses pleurs. Il a donc reconnu sa faute et dans ses pleurs, il a manifesté son désir de revenir au Seigneur. 
➡La pénitence de l’enfant prodigue a commencé par l’examen de conscience où il reconnaît sa faute et s’est achevé au pied de son Père où à genou, il demandait pardon.

🌸Quelques actes de pénitence
La pénitence du chrétien peut avoir des expressions très variées.
Nous pouvons citer les pèlerinages en signe de pénitence, les privations volontaires comme le jeûne et l’aumône, une vie de prière particulièrement nourrie. En s’inspirant de la vie et de l’enseignement des saints nous pouvons aussi citer : 

🔑 Les pleurs ! ou encore le remords sincère. L’exhortation de saint Jean Chrysostome à ce sujet ne peut nous laisser indifférent. Il dit en effet : « Pleurez sur votre péché pour ne pas pleurer sur votre supplice ; désarmez votre juge avant de comparaître à son tribunal » (p. 125). « Si Pierre est parvenu, par ses larmes à effacer un péché aussi grave, comment n’effaceriez-vous pas, vous vos fautes, en pleurant de la même façon ? Car, je le répète, ce n’était pas un mince délit que de renier son maître : ce fut un acte extrêmement grave. Et pourtant, ses larmes l’en ont absout. Pleurez donc vous aussi ; mais ne pleurez pas superficiellement ; que vos larmes comme celles de Pierre, expriment votre sincérité. Qu’elles jaillissent du plus profond de vous-mêmes, afin que le Seigneur, touché dans sa bienveillance, vous remette vos péchés (p. 62-63).»

🔑le jeûne nous protège comme un bouclier contre les conséquences de nos fautes. Saint Jean Chrysostome donne l’exemple de la ville de Ninive dont le jeûne spontané a cueilli en un temps record le fruit mûr de la miséricorde divine.

🔑Sainte Rita : vie d’abnégation.

🔑François Jacintha et lucie : Sur son lit de mort, François offrait souvent ses souffrances pour « consoler Nôtre-Seigneur et convertir les pécheurs ». « D'ici peu, disait-il, Jésus va venir me chercher pour aller au Ciel avec Lui, et alors je resterai toujours à le voir et à le consoler. Quel bonheur ! ». 3 avril 1919 : Jacinthe lui dit toute émue : « Dis à Notre Seigneur et à Notre-Dame que je suis contente. Dis-leur que je souffrirai tout ce qu’ils voudront pour convertir les pécheurs et réparer les péchés contre le Cœur Immaculé de Marie ».

⛪ Dans l’Église, l’acte la plus noble de la pénitence constitue la confession sacramentelle quand il est préparé et bien vécu.
 Il faut le poser régulièrement et surtout sincèrement. 

📛📛📛📛📛📛📛📛📛📛📛📛
Je supplie ceux qui passent une année sans se confesser à ne pas poursuivre ce jeu dangereux. Je sais que nous sommes tous d’avis que le péché est un corps étranger pour notre âme. Je viens maintenant vous présenter une situation.
Quand je mets une larme dans l’écorce d’un arbre, puis-je le retirer facilement après un an ? Cessons de jouer au jeu dangereux d’une confession annuelle. Pendant une année, le saint Pape Jean Paul II s’est déjà confessé 54 fois.

L’urgence de la pénitence aujourd’hui
🌝🌝🌝En percevant ce qu’est la pénitence je ne sais pas si chacun de nous a commencé à en saisir la nécessité et l’urgence pour lui-même. 
Tant que nous sommes sur terre, nous restons en deçà de l’exigence de justice, de vérité et d’amour formulée par Jésus. Le grand saint Paul disait : « le bien que je veux faire, je ne le fais pas et c’est le mal que je ne veux pas que je fais ». Pour être sincère, nous faisons tous cette expérience dans chacune de nos vies, journellement.
✨Le père Maximin DAZOGBO nous a raconté un jour que le pape Jean Paul II s’est mis à couler des larmes en exprimant sa peine de ne pas réussir à suivre toutes les recommandations du Christ. 
😭😭😭Il disait : le Christ nous a demandé de visiter les prisonniers et les malades mais je n’arrive pas…
😔😔😔Entrons en nous-mêmes comme ce saint pape et nous percevrons qu’il y a tellement de choses que le Christ nous a recommandé et que nous n’arrivons pas toujours à faire : dire la vérité, proclamer la parole de Dieu, être humble, ne pas être hypocrite, nourrir les affamés, libérer les prisonniers, accueillir l’étranger, aimer nos ennemis…

📯📯📯En réalité, nos vies sont des tissus de péché, comme des éléphants qui écrasent constamment les herbes, nous piétinons Dieu et nous écrasons nos frères et sœurs dans nos moindres jugements, dans nos décisions autant que dans notre art de vivre. En vérité, nous avons besoin de respirer autant avons-nous besoin de faire pénitence pour nos péchés personnels comme pour les autres.
💙💙💛En ce temps de grâce du Seigneur, profitons au maximum des forfaits exceptionnels qu’il nous donne en posant effectivement beaucoup d’actes de pénitence.

〽〽〽〽〽〽〽〽〽〽〽
Que Dieu vous accorde par sa bénédiction la grâce de pleurer sincèrement vos péchés et d'offrir pour notre satisfaction et celle du monde beaucoup d'actes pénitenciels, au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Amen !

Un enseignement du Père Pamphile DADOH. 



Merci d'avoir lu ! N'hesitez pas à laisser vos avis et commentaires....

Dieu bénisse chacun de nous!!!

                                                                             

Enseignement sur le carème du mercredi 27 Mars 2019 par le Père Pamphile DADOH 💦💦💦💦💦💦💦💦💦


Ce 27 Mars 2019,
Mercredi , 3ème Semaine de Carême.
Année Liturgique C

〰 〰


🌾COMMENT BIEN PRÉPARER UNE CONFESSION ET RECEVOIR LE SACREMENT DE RÉCONCILIATION ET DE PÉNITENCE🌾

Pour t'accompagner pendant ton temps de carême, médite de nouveau cet enseignement sur un sacrement particulièrement lié à ce temps.
                                                                                                                Père Pamphile


✝ Le soir de Pâques, le Seigneur Jésus se montra à ses Apôtres et leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus ».

🌟A QUOI CA SERT LA CONFESSION ?
La confession est un rendez-vous avec Dieu. C’est une des
caractéristiques les plus flagrantes de Jésus dans l’Evangile. Il ne condamne jamais les pécheurs, même s’il combat les péchés. La confession est donc d’abord une réconciliation entre Dieu et nous. Mais il y a plus dans ce sacrement : Pour faire pousser une plante, le jardinier doit non seulement veiller à la lumière, la chaleur, l’eau…, mais il doit aussi retirer les mauvaises herbes. La confession c’est ça : retirer les mauvaises herbes qui font obstacles à notre épanouissement complet. C’est le délicat travail du Seigneur dans notre âme.

⁉⁉⁉COMMENT SE DEROULE UNE CONFESSION?
Pour qu’une confession soit valide, il y faut quelques conditions, qui
prouvent notre désir de conversion :
La contrition : Parmi les actes du pénitent, la contrition vient en premier lieu. Elle est un profond regret et une détestation du péché
commis, avec la résolution de se corriger à l’avenir. Il convient de préparer la réception de ce sacrement par un examen de conscience.

La confession des péchés : L’aveu des péchés nous libère et facilite notre réconciliation avec les autres. Par l’aveu, l’homme regarde en face ses péchés et il en assume la responsabilité. Par là, il renoue la communion avec Dieu et avec l’Eglise. L’aveu au prêtre constitue une
partie essentielle du sacrement : « Les pénitents doivent énumérer tous les
péchés graves dont ils ont conscience, même si ces péchés sont très
secrets. Il ne faut pas cacher certaines fautes, car « si le malade rougit de
découvrir sa plaie au médecin, la médecine ne peut pas soigner ce qu’elle
ignore » (S. Jérôme). L’Eglise demande de se confesser au moins une fois
par an et de ne pas recevoir la sainte communion si on a conscience d’avoir commis un péché grave.

La satisfaction: La confession c’est se réconcilier avec Dieu, mais
beaucoup de péchés causent du tort au prochain. Il faut donc faire son possible pour réparer (par exemple restituer des choses volées, rétablir la
réputation de celui qu’on aurait calomnié). L’absolution enlève le péché, mais elle ne remédie pas à tous les désordres que le péché a causés.
Relevé du péché, le pécheur doit aussi réparer ses péchés : il doit « satisfaire » de manière appropriée. Cette satisfaction s’appelle aussi
« pénitence ».


✅ FORMULE DE LA CONFESSION       
🔻Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Amen
🔻-Je me suis confessé, il y a……..
🔻-J'ai reçu l'absolution et accompli ma pénitence. 
🔻-Voici mes péchés pour lesquels j’ai offensé Dieu:…….
🔻-Je m’accuse de tous ces péchés et de tous ceux que j’ai oubliés. Je les regrette sincèrement et j’en demande pardon à Dieu, et à vous mon Père, pénitence et absolution si vous m'en jugez digne.

Le prêtre peut vous guider, vous donner des conseils puis vous pouvez réciter l’acte de contrition .

💘ACTE DE CONTRITION
Mon Dieu, j’ai un très grand regret de Vous avoir offensé,
parce que Vous êtes infiniment bon, infiniment aimable,
et que le péché Vous déplaît.
Je prends la ferme résolution, avec le secours
de Votre sainte Grâce, de ne plus Vous offenser,
d’en éviter les occasions et de faire pénitence.

🔻Le prêtre termine la confession par la formule de l’absolution par laquelle nous sommes certains que Dieu nous a pardonnés.


🔴🔴🔴VOICI UN EXEMPLE D’EXAMEN DE CONSCIENCE (OU RELECTURE DE VIE)

🔶 Envers Dieu :
« Tu adoreras Dieu seul et tu l’aimeras plus que tout »
Dieu est-il bien présent dans ma vie ? Ai-je manqué la messe du dimanche ?
Ai-je négligé de prendre chaque jour un temps de prière personnelle ?
Est-ce que je lis ou écoute la Parole de Dieu, et essaye de la mettre en pratique ? Est ce que je cherche à mieux connaître Dieu ? Ma vie chrétienne est-elle tiède et paresseuse?
Ai-je manqué de foi dans l’amour de Dieu, dans sa miséricorde ou sa puissance? Ai-je eu des attirances pour d’autres cultes ?
Ai-je eu honte d’être chrétien ou de l’affirmer ?
Ai-je le désir de témoigner de Dieu autour de moi, par ma vie et par mes paroles ?
Ai-je été découragé, désespéré ? En ai-je voulu à Dieu ? Ai-je manqué de respect envers Dieu ?
Ai-je fait des choses contre la foi (blasphèmes, spiritisme, astrologie,…).
Ai-je participé à des propos injustes contre Dieu, contre la foi, contre l’Eglise ?
Ai-je été vrai dans mes confessions précédentes ou ai-je caché des péchés volontairement ?
Ai-je communié en ayant des péchés graves sur la conscience ?


🔶Envers les autres :
« Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».

Ai-je aimé et respecté mes proches, les membres de ma famille ?
Ai-je respecté ceux qui sont là pour m’aider ?
Ai-je donné de bons exemples, de bons conseils ?
Ai-je tué (avortement), blessé ? Ai-je de la haine ? Ai-je souhaité du mal à autrui? 
Ai-je cédé à la rancune, à la vengeance ? Ai-je refusé de pardonner ou de demander pardon ?
Ai-je été violent ou agressif en actes, en paroles ?
Ai-je volé (si oui, ai-je ensuite rendu ?) Ai-je triché ? 
Ai-je été jaloux, envieux ? Ai-je menti ? Ai-je calomnié, cherché à nuire à autrui ? Ai-je refusé de rendre service ? Ai-je porté attention aux autres, aux plus faibles?
 Ai-je été égoïste ? Ai-je été orgueilleux, vaniteux ? Ai-je été paresseux ?
Ai-je été généreux ? Ai-je jugé ? Ai-je méprisé, critiqué, cherché à abaisser l’autre, ou à l’humilier ?

Pour les personnes mariées :
Ai-je cherché à aimer mon conjoint chaque jour d’avantage ?
Ai-je eu à coeur de partager avec lui les projets et les soucis ?
Ai-je provoqué des disputes ? Ai-je su demander pardon ou pardonner ?
Ai-je pris du temps pour l’écouter, le comprendre ? Lui ai-je manifesté mon attachement, ma tendresse ?
Ai-je fait usage de moyens contraceptifs ? Ai-je été infidèle en pensée, en acte ?
Ai-je pu négligé mes obligations envers mes enfants? Leur ai-je donné une bonne éducation scolaire, humaine, chrétienne ?

🔶Envers soi-même :
« Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». (Mc. 12, 31)
Est-ce que je sais m’aimer et m’accepter tel que je suis ?
Ai-je eu a coeur de développer mes talents, mes connaissances, mes relations ?
N’ai-je pas cédé à la paresse, au désoeuvrement ? Me suis-je laissé aller au découragement, au désespoir ?
Ai-je perdu l’espérance par ma faute ?
Ne suis-je pas égocentrique, pensant que je suis mieux que les autres, plus intéressant, plus important?
Ai-je recherché les compliments, les flatteries inutiles ? N’ai-je pas cherché à minimiser le bien que font les autres ?
Ai-je à coeur de corriger mes défauts ? Est-ce que je recherche en toutes situations la justice, la paix, la bonté, la patience ?
Ai-je respecté ma vie (excès d’alcool, de tabac, de drogue, etc…) et celle de mon prochain (conduite en voiture, rapports de voisinage, entraide..) ?
Ai-je été impur ? En pensées ? En paroles ? En actes ? Me suis-je exposé à de mauvaises influences (Films, revues, Internet…).
Suis-je resté libre par rapport à la TV, à l’ordinateur, à la musique, à la mode, à mes loisirs, au regard des autres ?
M’arrive-t-il d’abuser de ma santé : en me couchant à des heures impossibles, sans raison valable ?

En carême, quelles sont mes résolutions, mes pénitences, mes efforts ?


Dieu vous bénisse et vous soutienne dans votre démarche pénitencielle !


Un enseignement du Père Pamphile DADOH. 



Merci d'avoir lu ! N'hesitez pas à laisser vos avis et commentaires....

Dieu bénisse chacun de nous!!!

Enseignement sur le carème du vendredi 22 Mars 2019 par le Père Pamphile DADOH 💦💦💦💦💦💦💦💦💦


Ce 22 Mars 2019,
Vendredi, 2ème Semaine de Carême. 
Année Liturgique C

〰 〰
                                                                       Le Rosaire

Bref historique du Rosaire
💫 Le chapelet 📿 : étymologie et sens actuel
Le terme chapelet a une origine analogue à celle du rosaire. 
littéralement le chapelet désigne le petit chapeau, par analogie aux couronnes de roses que les chrétiens confectionnaient au Moyen-Age pour parer les statues de Marie en signe d’amour et de reconnaissance. Chaque rose symbolisait une prière, d’où l’idée avec le temps d’user d’un collier de grains pour prier la Vierge Marie. Mais à partir du XIIème siècle, cet usage fut rénové par deux grands chantres de la dévotion mariale : d’abord, saint Bernard  de Sienne et ensuite Saint Dominique. Le dernier alla même jusqu’à imposer à ses religieux le port de chapelet à la ceinture.

Aujourd’hui, le chapelet est au-delà de toute considération matérielle, une prière qui a pour contenu la récitation de cinq dizaines de je vous salue Marie chaque dizaine est introduite par un notre père et conclue par un gloire au père. Mais d’abord il y’a une introduction au chapelet qui comprend un je crois en Dieu ! trois je vous salue Marie ! et un gloire au père 
💞Réciter le chapelet revient à dire pieusement et méditativement : 1 je crois en Dieu, 6 notre Père, 53 je vous salue Marie  et  6 gloire au Père.

🔹Le Rosaire : Etymologie et sens actuel :
Le mot rosaire doit son origine à un nom féminin latin : Rosa rosae qui veut dire la rose. A l’époque médiévale, la rose était pour plusieurs peuples et même aujourd’hui encore la plus des fleurs qu’on put offrir à un bien aimé ou une bien aimée du faite de sa beauté adulatrice et surtout de son odeur agréable, séduisante, palpitante, et alléchante. Elle symbolisait aussi la joie et la grâce. Ainsi pour témoigner de leur affection et de leur gratitude envers la vierge Marie les chrétiens s’en servaient pour couronner ses statues.
♥De nos jours le rosaire est une dévotion populaire  qui consiste en la récitation méditative de quatre (4) chapelets. Cette méditation est axée sur les différents mystères de la vie de notre Seigneur Jésus Christ : à savoir les mystères joyeux, les mystères lumineux, les mystères douloureux et les mystères  glorieux.
Ces  mystères de la vie de Jésus constituent le cœur même de la méditation de la prière du rosaire.


🔐🔐🔐LA PUISSANCE MYSTERIEUSE DE LA PRIERE DU ROSAIRE
Le rosaire, nous en avons assez parlé ces jours ci, est une prière qui, loin de nous égarerez du Christ comme certains individus mal intentionnés le pensent , nous procure les moyens et les aptitudes de nous rendre plus disponibles et plus ouverts à la volonté de Dieu. La vierge Marie à qui est directement adressée cette prière est, de tous les fils d’homme, l’icône parfaite de cette disponibilité et de cette ouverture à Dieu. Son fiat ( lc 1, 38) n’en témoigne-t-il pas ? Un tel abandon total et inconditionnel lui ouvrit, de la part de Dieu la noble porte des grâces et du bonheur inépuisables.

De la même manière, tous les enfants de Marie qui persévèrent dans la récitation du rosaire ou tout au moins du chapelet ne connaitront jamais de déboires. Ils bénéficieront de la faveur divine non seulement ici-bas mais aussi et surtout là-haut. 
Depuis bien des siècles, cette réalité n’a pas manqué de confirmation tangible, palpable vu les nombreux témoignages à propos. Oui cette prière mystérieusement puissante  est source d’innombrables grâces que je m’en vais vous énumérer. Le tableau n’est pas exhaustif, il en a beaucoup d’autres encore que je n’ai pas pris en compte dans mes travaux de recherche ; mais j’ose croire que le peu que je vous donnerai affermira davantage votre foi, votre dévotion envers Marie.


🍀🍀🍀Grâce de la louange trinitaire
L’une des grâces du rosaire à laquelle ceux qui le récitent même ne pensent souvent pas ou jamais est celle de la louange trinitaire. Cette dernière qui est de l’ordre des grandes grâces et qui ne court par les rues est le tout premier cadeau que Marie obtient à ceux qui qui prient le chapelet  ou le rosaire. En effet, chaque fois que nous récitons le chapelet ou le rosaire, nous offrons des couronnes de roses à Dieu le Père, à Dieu le Fils, et Dieu le saint Esprit. Nous chantons à la sainte trinité notre reconnaissance et notre amour filial. Tel est d’ailleurs le sens fondamental du Gloire au Père que nous disons aux termes de chaque dizaine de chapelet.

🍀🍀🍀Grâce de la victoire sur satan et son armée
Le rosaire est un redoutable remède contre le malin. Qui comme satan en a  horreur du je vous salue Marie ?  à sa simple audition, il se trouve terriblement déconcerté. Ecoutons à propos un témoignage reçu au cours des séances d’’exorcisme par un exorciste  où Lucifer (satan) lui-même fut obligé de déclarer ceci :  « Dieu a donné à la vierge Marie le pouvoir de nous écraser, et' elle le fait grâce à la puissance du rosaire. Le chapelet est la plus forte des prières que nous récitons, c’est la prière la plus exorcisante. C’est notre fouet, notre ruine, notre défaite. Le rosaire poursuit satan, nous vainc toujours ; c’est une source incroyale pour ceux qui le récitent en entier. C’est pour cela aussi  que nous faisons tout pour empêcher qu’on le dise, et que nous le combattons de toutes nos forces, partout, mais surtout dans les communautés, parce que  sa puissance viendrait à bout de toute résistance. Il n’existe pas de mal qui puisse résister à un Rosaire entier dans une communauté » ( voici ta mère , collection la bonne nouvelle , janvier 2008 P.5)


Convaincu de cette puissance du rosaire saint Louis –Marie Grignions de Montfort écrivait : « quand on récite l’ave Maria  l’enfer tremble, les démons prennent la fuite et le ciel tressaille d’allégresse »  en foi de cela, il prescrivait le rosaire  contre toutes manœuvres du diable : « armez-vous donc conseillait-il,  de ces armes de Dieu, du saint rosaire, et vous briserez la tête du démon et resterez stables contre toutes ses tentations. » C’est d-où vient que le rosaire même matériel est si terrible au diable, et qu’au cours des séances d’exorcisme ou de délivrance, les prêtres et mêmes des laïcs  s’en sont servis pour l’enchainer et l’expulser des corps des possédés, comme plusieurs histoires en témoignent.
Le rosaire apparait ainsi pour ceux qui s’en servent, comme la petite mais efficace fronde du jeune David  au moyen de laquelle, il réduisit au néant son puissant ennemi Goliath (cf 1Samuel 17) rien de plus insupportable pour satan que le rosaire.


🍀🍀🍀Grâce de la protection   et de la délivrance dans les moments difficiles
Quiconque s’abandonne à Marie dans le rosaire ne manque jamais de sa protection spéciale car , nous le croyons, avec Richard de Saint Victor : «  Marie est si pleine de miséricorde qu’elle ne peut voir quelqu’un dans le besoin et dans le danger sans le secourir. »  L’intercession de Matie en faveur des mariés de cana (Jn 2,1-11) en est une illustration éloquente.
A dix ans Sainte  Thérèse de l’Enfant Jésus, une grande dévote de la vierge devrait trépasser sous les affres d’une maladie terrible. Mais marie, l’en délivra miraculeusement. Et comment ?  Le dimanche de Pentecôte ? nous sommes au  1 3Mai 1883 », alors qu’elle agonisait dans son lit, Thérèse constata soudainement que l’icône de la vierge Marie qui se trouvait dans sa chambre lui offrit un beau et léger sourire. Tout à coup, elle se sentit totalement guérie de ses maux. Merci à Jésus par Marie.

Autre fait marquant la vie de Saint Dominique : un jour, alors qu’il revenait de la pastorale, il s’aperçut qu’il ne pouvait échapper à une pluie diluvienne qui s’annonçait. Vite il sortit son chapelet, qui ne le quittait jamais d’un seul pouce et se mit à l’égrener tout en continuant son chemin. Quelques minutes seulement après, la grande pluie s’abattit sur le sol. Mais (tenez-vous  tranquille) elle touchait tout, sauf Dominique et son cheval. Pas même la plus maigre goutte n’osa l’atteindre jusqu’à destination Marie était à l’œuvre.

Et même si nous fouillons  dans l’histoire  rappelons- nous bien que c’est grâce au rosaire que certains pays ont remporté des victoires malgré leurs fragilités face à leurs envahisseurs
En 1571  par exemple, et plus précisément le 7 Octobre nous assistons à la victoire de la Lépante par Don JUAN d’autruche sur les turcs. Cette bataille de Lépante entre Autruche et la Turquie opposa les armées chrétiennes aux musulmans turcs. 
 Toute l'Église se met en prière et recourt à la Vierge sur recommandation du pape PIE V  qui ordonna immédiatement que, à Rome et dans toute la chrétienté, on prie beaucoup pour attirer sur les soldats et les marins chrétiens la protection de Dieu. 

Dans tout le monde chrétien, les confréries du Rosaire sont mobilisées pour supplier le Ciel. Saint Pie V avait un grand amour pour le chapelet. 
N'oublions pas que le Rosaire avait été révélé au monde par saint Dominique. Or saint Pie V, avant d'être élu pape, était dominicain.La victoire fut donc obtenue grâce à la récitation du rosaire le 7octobre c’est pourquoi en ce  jour il institua la fête de Notre Dame de la victoire.  
Son successeur, le pape Grégoire XIII, la transformera en fête de Sainte Marie du Rosaire. Elle sera étendue à toute l'Église par le pape Clément XI, à la suite d'une autre extraordinaire intervention de Notre Dame pour la délivrance de Vienne en 1716… encore une fois menacée par les musulmans. C’est pour montrer donc la puissance du rosaire que la date du 7 octobre devient une date mémorielle inscrite dans le calendrier romain ; c’est pour cela d’ailleurs que tout le mois d’Octobre est dédié à la Vierge Marie.
Au regard de ses merveilles du rosaire le pape Léon affirme que le rosaire est « un fortifiant un tonique de l’âme», la force et l'efficacité d’une telle prière est attesté dans les annales de l’Eglise.


🍀🍀🍀Grâce de la stabilité dans les foyers
Le rosaire est particulièrement une prière qui assure et entretient l’union, la paix et la concorde dans les foyers humains. Pour nous en convaincre, nous n’avions qu’à observer  l’harmonie qui règne au sein des familles ou le rosaire  est régulièrement  et dévotement récité. Marie même se charge de leur harmonie interne, comme elle l’a maintes fois soulignée lors de ses apparitions à travers le monde : «  le rosaire est ce qui réalise l’union, la paix, la concorde dans les familles ; le rosaire est la force et le soutien de la famille » ( A san Damiano la maman céleste nous parle ; n° 16, P ; 8)


🍀🍀🍀 Grâce de la délivrance des âmes du purgatoire.
Selon l’une des promesses de la vierge Marie, ses fidèles dévots bénéficient de la faveur divine ici-bas comme là-haut. Ceci est d’autant  plus vrai que beaucoup de témoignages de saintes et de saints ont révélé qu’au terme de leur vie terrestre, le séjour au purgatoire des vrais dévots de Marie est réduit. 
Entre autres,  Sainte Lutgarde, son vrai nom à l’état civil est  (Juliette Verlinde, elle Belges,  racontait qu’un jour l’âme d’une personne qui venait de mourir lui était apparue. « Auréolée de lumière, l’âme montait au ciel quand elle lui cria : « je n’ai passé que quelques heures au purgatoire en récompense de la dévotion que j’ai eue du  rosaire » 
Par ailleurs il n’est  plus à démontrer qu’il est toujours important et salutaire d’offrir des rosaires en suffrage pour la délivrance des âmes du purgatoire surtout les plus délaissées.

🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹🌹
Eu égard à ces nombreux et merveilleux effets du rosaire, nous sommes en droit et même en devoir d’affirmer  qu’on ne saurait dire tout le recueillement la sérénité d’âme qu’une telle dévotion nous vaut. Cette prière éteint les feux de la concupiscence, abaisse les exaltations de l’orgueil, apaise les ressentiments de la jalousie et les fermentations de l’esprit de vengeance, dissipe les inquiétudes, et les angoisses, elle nous délivre des vices , nous confères la patience dans les épreuves morales et les épreuves physiques, elle nous délivre également dans les  plus cruelles maladie, lorsqu’on est réduit à l’impuissance , le seul fait de presser dans ses mains le chapelet qu’on est accoutumé de réciter , fortifie et console. Cette simple pression  un acte de résignation, de foi, d’amour envers Jésus Christ et sa Mère.

Oui bien aimés fils et filles de Marie soyons en persuadés, nous pouvons tout par le rosaire même ce qui nous parait impossible. Car c’est à travers cette prière  que Marie se donne tout entière à nous.

Et je vous file que beaucoup de gens qui ne sont même pas catholique en connaissent plus l’importance du rosaire ; et le font en cachette. Je connais bien des protestants, des musulmans qui font le rosaire  chez eux en cachette.
Si nous ne savons pas faire beaucoup font nous dépasser sur le chemin de la dévotion. Car beaucoup d’entre eux connaissent la valeur et les merveilles qu’ils obtiennent par son entremise.

Que Marie nous obtienne cette faveur venant de son Fils cette faveur d’aimer le rosaire et de le réciter tous les jours et chaque heure. Que Dieu nous bénisse.
Je vous remercie pour votre aimable attention. 

Un enseignement du Père Pamphile DADOH. 



Merci d'avoir lu ! N'hesitez pas à laisser vos avis et commentaires....
Dieu bénisse chacun de nous!!!

HOSTIE VIVANTE!!!

Enseignement sur le carème du vendredi 15 Mars 2019 par le Père Pamphile DADOH 💦💦💦💦💦💦💦💦💦


Ce 15 Mars 2019,
Vendredi, 1ère Semaine de Carême. 
Année Liturgique C

〰 〰

                                                                   La pureté chrétienne 
Bien-aimés frères et sœurs de la Famille Eucharistique bonsoir. Paix à tous. Que Dieu consolide et bénisse vos efforts de carême. Pour toi qui veut avec la grâce de Dieu gagner le combat contre l’impureté, lis et médite profondément cette catéchèse qu’heureusement je ne suis pas seul à partager avec toi.  Sanctifiantes écoute et méditation !
                                                                                                                            Père Pamphile 


🙏🏽« Revêtons les armes de lumière. La pureté chrétienne »
Dans notre commentaire à la parénèse de la Lettre aux Romains, nous voici arrivés à l’endroit où il est dit:
“La nuit est bientôt finie, le jour est tout proche. Rejetons les œuvres des ténèbres, revêtons-nous des armes de la lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme on le fait en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauches, sans rivalité ni jalousie, mais revêtez-vous du Seigneur Jésus Christ ; ne vous abandonnez pas aux préoccupations de la chair pour en satisfaire les convoitises.” (Rm 13, 12-14).


🧔🏽Saint Augustin, dans ses Confessions, nous évoque la place que ce texte a eue dans sa conversion. Désormais il avait atteint une adhésion quasi totale à la foi. Mais il y avait une chose qui le retenait: la peur de ne pouvoir vivre chaste. Comme nous le savons, il vivait avec une femme sans être marié.
Il se trouvait dans le jardin de la maison dont il était l’hôte, en proie à cette lutte intérieure, les yeux baignés de larmes, lorsqu’il entendit, venant d’une maison voisine, une voix comme de garçon ou de fillette, qui répétait: « Tolle, lege! » (« Prends, lis! Prends, lis! »). Il interpréta ces paroles comme une invitation divine et, ayant à portée de la main le livre des épîtres de saint Paul, il l’ouvrit au hasard, décidé à considérer comme volonté de Dieu la première phrase sur laquelle son regard tomberait. La parole sur laquelle son regard tomba fut, précisément, celle de la Lettre aux Romains que nous venons de rappeler. Une paix lumineuse se répandit au-dedans de lui (lux securitatis), dissipant toutes les ténèbres de son incertitude. Il savait désormais, qu’avec l’aide de Dieu, il pourrait être chaste.

🖤 Ce que l’Apôtre, dans ce texte, appelle, « les œuvres de ténèbres », c’est ce qu’il désigne ailleurs par « désirs, ou œuvres de la chair » (cf. Rm 8, 13; Ga 5, 19), et ce qu’il appelle « les armes de lumière », c’est ce qu’il appelle ailleurs « les œuvres de l’Esprit » ou « les fruits de l’Esprit » (cf. Ga 5, 22). 

Parmi ces œuvres de la chair, deux termes (koite et  aselgeia) renvoient à la débauche sexuelle, à laquelle est opposée l’arme de lumière qui est la pureté.
L’Apôtre ne s’attarde pas ici sur cet aspect de la vie chrétienne; mais d’après la liste des vices, placée en tête de la lettre (cf. Rm 1, 26 s.), nous savons quelle importance celui-ci revêtait à ses yeux. S’il ne traite pas ici, explicitement, de la pureté, du moins, nous fait-il entendre que c’est bien l’endroit où il faudrait le faire.
Saint Paul établit un lien très étroit entre pureté et sainteté et entre pureté et Esprit Saint:
“La volonté de Dieu, c’est que vous viviez dans la sainteté, en vous abstenant de la débauche, et en veillant chacun à rester maître de son corps dans un esprit de sainteté et de respect, sans vous laisser entraîner par la convoitise comme font les païens qui ne connaissent pas Dieu. Dans ce domaine, il ne faut pas agir au détriment de son frère ni lui causer du tort, car de tout cela le Seigneur fait justice… En effet, Dieu nous a appelés, non pas pour que nous restions dans l’impureté, mais pour que nous vivions dans la sainteté. Ainsi donc celui qui rejette mes instructions, ce n’est pas un homme qu’il rejette, c’est Dieu lui-même, lui qui vous donne son Esprit Saint.” (1 Ts 4, 3-8).
❕❕❕Tachons donc de recueillir cette dernière « exhortation » de la Parole de Dieu, en approfondissant ce fruit de l’Esprit qu’est la pureté.

💙 1.Les motivations chrétiennes de la pureté
Dans la lettre aux Galates saint Paul écrit: « Le fruit de l’Esprit est charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres, douceur, maîtrise de soi » (Ga 5, 22). Le terme grec originel, que nous traduisons par « maîtrise de soi » est enkrateia. Il possède une gamme très vaste de significations ; en effet, on peut exercer la maîtrise de soi dans le manger, dans le parler, en refrénant sa colère, etc. Mais ici, comme d’ailleurs presque toujours dans le Nouveau Testament, il désigne la maîtrise de soi dans un domaine bien précis de la personne, c’est-à-dire par rapport à la sexualité. Nous le déduisons du fait, qu’un peu avant, en désignant « les œuvres de la chair » l’Apôtre appelle porneia, c’est-à-dire impureté, ce qui s’oppose à la maîtrise de soi (il s’agit du même terme dont dérive « pornographie »!).

♈ Dans les traductions modernes de la Bible, ce terme porneia est traduit tantôt par prostitution, tantôt par impudicité, tantôt par fornication ou adultère et tantôt par d’autres mots encore. Toutefois, l’idée de fond contenue dans ce terme est celle de « se vendre », aliéner son propre corps et donc se prostituer. (pernemi, qui signifie en grec « je me vends ! ») En employant ce terme pour indiquer à peu près toutes les manifestations de désordre sexuel, la Bible nous dit que tout péché d’impureté est, en un certain sens, une manière de se prostituer, de se vendre.
Donc, les termes utilisés par saint Paul nous disent que deux attitudes opposées, envers notre propre corps et notre sexualité, sont possibles, l’une est fruit de l’Esprit et l’autre est œuvre de la chair; l’une est vertu, l’autre est vice. La première attitude consiste à conserver la maîtrise de soi et de son corps ; la seconde, au contraire, consiste à vendre ou à aliéner son corps, c’est-à-dire à disposer de la sexualité à loisir, à des fins utilitaires et autres que ceux pour lesquels elle a été créée; faisant de l’acte sexuel un acte vénal, même si le « profit » n’est pas toujours constitué par de l’argent, comme dans le cas de la prostitution proprement dite, mais par le plaisir égoïste, recherché comme but en soi.
Lorsqu’on parle de pureté ou d’impureté en simples listes de vertus ou de vices, sans approfondir le sujet, le langage du Nouveau Testament ne diffère pas beaucoup de celui des moralistes païens. Les Stoïciens et les Epicureens exaltaient eux aussi la maîtrise de soi, laenkrateia, mais uniquement en fonction de la quiétude intérieure, de l’impassibilité (apatheia), de la maîtrise de soi; pour eux, la pureté était gouvernée par le principe de la « droite raison ».

En réalité, à l’intérieur de ces anciens mots païens, il y a désormais un contenu totalement nouveau, découlant, comme toujours, du kérygme. Cela est déjà visible dans notre texte, où à la débauche sexuelle est opposée, de manière fort significative, comme son contraire, au fait de « se revêtir du Seigneur Jésus-Christ ». Les premiers chrétiens étaient en mesure de saisir ce nouveau contenu, car en d’autres contextes, celui-ci était l’objet de catéchèses spécifiques.
Examinons à présent une de ces catéchèses spécifiques sur la pureté, afin de découvrir le vrai contenu et les vraies motivations chrétiennes de cette vertu qui découlent de l’événement pascal du Christ. Il s’agit du texte de 1 Corinthiens 6, 12-20. Il semble que les Corinthiens – en dénaturant peut-être une phrase de l’Apôtre – s’appuyaient sur ce principe : « Tout m’est permis », pour justifier même les péchés d’impureté. Dans la réponse de l’Apôtre est contenue une motivation absolument nouvelle de la pureté, qui jaillit du mystère même du Christ. Il n’est pas permis – dit-il – de se livrer à l’impudicité (porneia), il n’est pas permis de se vendre, ou de disposer de soi à son gré, et ce, pour le simple fait que nous ne nous appartenons plus, que nous ne sommes pas à nous, mais au Christ. Nous ne pouvons disposer de ce qui n’est pas à nous. « Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ?… et que vous ne vous appartenez pas ? » (1 Co 6, 15.19).
En un certain sens, la motivation païenne est renversée ; la valeur suprême à sauver ce n’est plus la maîtrise de soi, mais la « non-maîtrise de soi ». «Le corps n’est pas pour la fornication; il est pour le Seigneur » (1 Co 6, 13): et donc, la motivation ultime de la pureté, c’est que « Jésus est le Seigneur! ». En d’autres termes, la pureté chrétienne consiste moins à établir la maîtrise de la raison sur les instincts, qu’à établir la domination du Christ sur toute la personne : raison et instincts.
Cette motivation christologique de la pureté est rendue plus impérieuse encore par ce que saint Paul ajoute dans ce même texte : nous ne sommes pas seulement « du » Christ, de manière générique, comme sa propriété ou sa chose, nous sommes le corps même du Christ, ses propres membres ! Cela rend tout immensément plus délicat, car cela veut dire que, en commettant l’impureté, je prostitue le corps du Christ, j’accomplis une sorte d’odieux sacrilège ; je fais « violence » au corps du Fils de Dieu: «Vais-je donc prendre les membres du Christ pour en faire les membres d’une prostituée ? » (1 Co 6, 15.)

À cette motivation christologique, s’ajoute la motivation pneumatologique, c’est-à-dire celle relative à l’Esprit Saint: «Ne le savez-vous pas ? Votre corps est un sanctuaire de l’Esprit Saint, lui qui est en vous » (1 Co 6, 19). Abuser de son propre corps c’est donc profaner le temple de Dieu; mais si quelqu’un détruit le temple de Dieu, celui-là, Dieu le détruira (cf. 1 Co 3, 17). Commettre l’impureté c’est « contrister l’Esprit Saint de Dieu » (cf. Ep 4, 30).
Aux motivations, christologiques et pneumatologiques, l’Apôtre ajoute aussi une motivation eschatologique, qui se réfère quant à elle à la destinée dernière de l’homme : «Dieu, par sa puissance, a ressuscité le Seigneur et nous ressuscitera nous aussi » (1 Co 6, 14). Notre corps est destiné à la résurrection; il participera un jour, à la béatitude et à la gloire de l’âme. La pureté chrétienne n’est pas fondée sur le mépris du corps, mais au contraire sur une grande estime de sa dignité. L’Évangile, disaient les Pères de l’Église dans leur lutte contre les gnostiques, n’annonce pas que nous sommes sauvés « de la » chair, mais « avec » la chair. Ceux qui considèrent le corps comme « un vêtement étranger » destiné à être abandonné ici-bas, n’ont pas les raisons qu’a le chrétien de le conserver immaculé.
L’Apôtre achève sa catéchèse sur la pureté par cette invitation passionnée : « Rendez donc gloire à Dieu dans votre corps! » (1 Co 6, 20). Le corps humain est donc pour la gloire de Dieu et il exprime cette gloire lorsque l’homme vit sa propre sexualité et sa corporéité tout entière dans une obéissance amoureuse à la volonté de Dieu, ce qui revient à dire : dans l’obéissance à la signification même de la sexualité, à sa nature intrinsèque et originaire qui n’est pas « de se vendre », mais « de se donner ». Cette glorification de Dieu à travers notre propre corps n’exige pas nécessairement de renoncer à l’exercice de la sexualité. Dans le chapitre suivant, c’est-à-dire 1 Co 7, saint Paul explique, en effet, que cette glorification de Dieu s’exprime de deux manières et par deux charismes différents : à travers le mariage, ou à travers la virginité. La vierge ou celui qui n’est pas marié rend gloire à Dieu dans son corps, mais celui qui se marie lui rend gloire aussi, pourvu que chacun vive les exigences de son propre état.

💙2.Pureté, beauté et amour du prochain
Dans la nouvelle lumière jaillie du mystère pascal et que saint Paul nous a illustrée jusqu’ici, l’idéal de la pureté occupe, dans chacune des synthèses de la morale chrétienne du Nouveau Testament, une place privilégiée. On peut dire qu’il n’y a pas une lettre de saint Paul, dans laquelle ce dernier ne lui consacre une place, lorsqu’il décrit la vie nouvelle dans l’Esprit (cf. par exemple, Ep 4, 17 – 5, 33; Col 3, 5-12). Cette exigence fondamentale de pureté se précise, tour à tour, selon les différents états de vie des chrétiens. Les épîtres pastorales nous montrent ce que doit être la pureté chez les jeunes, les femmes, les époux, les personnes âgées, les veuves, les prêtres et les évêques ; elles nous présentent la pureté sous ses différentes faces : chasteté, fidélité conjugale, sobriété, continence, virginité, pudeur.

🔹Dans son ensemble, cet aspect de la vie chrétienne détermine ce que le Nouveau Testament – et de manière spéciale les épîtres pastorales – appelle la « beauté » ou le « beau » de la vocation chrétienne, qui, ne faisant qu’un avec l’autre trait, celui de la bonté, forme l’idéal unique de la « bonne beauté », ou de la « belle bonté » (en Grec, kalokagathia). La tradition chrétienne, en appelant la pureté la « belle vertu », a recueilli cette vision biblique, qui exprime malgré les abus et les accentuations trop unilatérales passées, quelque chose de profondément vrai. En effet, la pureté est en effet beauté !
Plus qu’une simple vertu, cette pureté est un style de vie. Elle renferme une gamme de manifestations qui va bien au-delà du domaine proprement sexuel. Il y a une pureté du corps, mais il y a aussi une pureté du cœur qui exclut, non seulement des actes, mais même des pensées et des désirs « mauvais » (cf. Mt 5, 8.27-28). Il y a aussi une pureté des lèvres qui consiste, au sens négatif, à s’abstenir des paroles obscènes, de la grossièreté et des fadaises (cf. Ep 5,4; Col 3, 8) et, au sens positif, dans la sincérité et la franchise du langage, à dire : « oui, oui » et « non, non », à l’imitation de l’Agneau immaculé « dans la bouche duquel il ne s’est pas trouvé de mensonge » (cf. 1 P 2, 22).
Il y a enfin une pureté ou limpidité des yeux et du regard. La lampe du corps – disait Jésus – c’est l’œil; si donc ton œil est sain, ton corps tout entier sera lumineux (cf. Mt 6, 22 s. ; Lc 11, 34). Saint Paul utilise une image très suggestive pour décrire ce nouveau style de vie : il dit que les chrétiens nés de la Pâque du Christ, doivent être des « azymes de pureté et de vérité » (cf. 1 Co 5,8). Le terme utilisé ici par l’Apôtre – eilikrinéia – a en soi l’image d’une « transparence solaire » . Dans notre texte il parle de la pureté comme d’une « arme de lumière

🔹De nos jours, il y a une certaine tendance à opposer entre eux les péchés contre la pureté et les péchés contre le prochain et on tend à ne considérer comme vrai péché que celui contre le prochain; parfois, on ironise sur le culte excessif accordé, dans le passé, à la « belle vertu ». Cette attitude s’explique en partie ; la morale, dans le passé, avait mis l’accent de manière trop unilatérale sur les péchés de la chair, jusqu’à créer, parfois, de véritables névroses, au détriment de l’attention aux devoirs envers le prochain et au détriment de la vertu même de pureté qui, de cette manière, était appauvrie et réduite presque uniquement à une vertu négative, la vertu de savoir dire non. Mais à présent, on est passé à l’excès opposé et l’on tend à minimiser le péché contre la pureté ; à l’avantage (souvent uniquement verbal) de l’attention due au prochain.
L’erreur de fond consiste à opposer ces deux vertus. La Parole de Dieu, en revanche, loin d’opposer pureté et charité, les unit étroitement entre elles. Il suffit de lire la suite du texte de la Première Lettre aux Thessaloniciens que j’ai cité au début, pour se rendre compte de l’interdépendance qui existe, selon l’Apôtre, entre les deux (cf. 1 Th 4,3-12). L’unique but de la pureté et de la charité est de pouvoir mener une vie « pleine de dignité », c’est-à-dire intègre dans toutes ses relations, aussi bien dans la relation à soi-même que dans la relation aux autres. Dans notre texte, l’Apôtre résume tout cela par l’expression: « se comporter honnêtement comme en plein jour » (cf. Rm 13, 13).


Pureté et amour du prochain sont liés entre eux comme le sont maîtrise de soi et dévouement aux autres. Comment puis-je me donner, si je ne m’appartiens pas, mais que je suis esclave de mes passions? C’est une illusion de croire que l’on peut concilier un authentique service des frères, qui réclame toujours sacrifice, altruisme, oubli de soi et générosité, et une vie personnelle désordonnée, tout occupée à se satisfaire soi-même et ses propres passions. On aboutit inévitablement à « instrumentaliser » ses frères, comme on le fait pour son propre corps. Il ne saura pas dire des « oui » à ses frères, celui qui ne sait pas dire « non » à soi-même.

Une des « excuses » qui contribue le plus à favoriser le péché d’impureté, dans la mentalité du monde, et à le décharger de toute responsabilité c’est, qu’après tout, il ne fait de mal à personne, il ne viole pas les droits ni la liberté d’autrui, à moins – dit-on – qu’il ne s’agisse d’un cas de violence charnelle. Mais à part le fait qu’elle viole le droit fondamental de Dieu de donner une loi aux hommes, cette « excuse » est fausse même par rapport au prochain. Ce n’est pas vrai que le péché d’impureté se limite à celui qui le commet. Il y a une solidarité entre tous les péchés. Tout péché, où qu’il se commette et quel qu’en soit l’auteur, contamine et souille l’environnement moral de l’homme ; cette contamination, Jésus l’appelle « le scandale » et il la condamne par des paroles qui sont parmi les plus terribles de tout l’Évangile (cf. Mt 18, 6 s. ; Mc 9, 42 s. ; Lc 17, 1 s.). Même les pensées mauvaises qui stagnent dans le cœur, Jésus dit qu’elles souillent l’homme et donc le monde: «Car c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduite, vols, faux témoignages, diffamations. C’est cela qui rend l’homme impur » (Mt 15, 19-20).

🔗Tout péché produit une érosion des valeurs et tous ensembles ils créent ce que Paul définit comme « la loi du péché », dont il nous décrit le terrible pouvoir sur tous les hommes (cf. Rm 7, 14 s.). Dans le Talmud juif on lit un apologue qui illustre bien cette solidarité dans le péché, et le préjudice que tout péché, même personnel, cause à autrui: « Plusieurs personnes étaient à bord d’une barque. L’une d’elles prit une perceuse et commença à faire un trou à la place où elle se trouvait. Voyant cela, les autres passagers lui dirent : « Que fais-tu là ? » Elle répondit : « que vous importe ? Est-ce que je ne fais pas ce trou sous mon propre siège ? » mais ils répliquèrent : « Oui, mais l’eau va rentrer et nous nous noierons tous ! » La nature elle-même a commencé à nous envoyer des signaux sinistres de protestation contre certains abus et excès modernes dans le domaine de la sexualité

💙3. Pureté et renouvellement
En étudiant l’histoire des origines chrétiennes, on voit clairement que l’Église put transformer le monde païen d’alors à l’aide de deux instruments principaux: le premier, ce fut l’annonce de la Parole, le kérygme, et le second, le témoignage de vie des chrétiens, la martyria; et l’on voit comment, dans le domaine du témoignage de vie, ce furent également deux réalités surtout qui étonnaient et convertissaient les païens : l’amour fraternel et la pureté des mœurs. Déjà la première lettre de Pierre fait allusion à l’étonnement du monde païen en face du genre de vie si différent des chrétiens. Il écrit:
« Il a assez duré, le temps passé à faire ce que veulent les gens des nations, quand vous vous laissiez aller aux débauches, aux convoitises, à l’ivrognerie, aux orgies, aux beuveries et aux cultes interdits des idoles. À ce propos, ils trouvent étrange que vous ne couriez plus avec eux vers les mêmes débordements d’inconduite. » (1 P 4,3-4).
Les apologistes – c’est-à-dire les auteurs chrétiens qui écrivaient pour la défense de la foi, aux premiers siècles de l’Église attestent que le genre de vie pur et chaste des chrétiens était, pour les païens, quelque chose d’« extraordinaire et d’incroyable ». Ce fut surtout l’assainissement de la famille qui eut un impact extraordinaire sur la société païenne; les autorités du temps voulaient la réformer, mais elles étaient impuissantes à en freiner la décomposition. Un des arguments sur lesquels le martyr saint Justin base son Apologie, adressée à l’empereur Antonin le Pieux, est celui-ci: les empereurs romains sont préoccupés d’assainir les mœurs et la famille et s’efforcent, à cette fin, de promulguer des lois opportunes qui, cependant, se révèlent insuffisantes. Eh bien, pourquoi ne pas reconnaître ce que les lois chrétiennes ont été capables d’obtenir auprès de ceux qui les ont accueillies, et l’aide qu’elles peuvent apporter à la société civile elle-même ?
N’allons pas croire que la communauté chrétienne était exempte de désordres et de péchés en matière sexuelle. Saint Paul eut même à réprimander un cas d’inceste dans la communauté de Corinthe. Mais ces péchés étaient clairement reconnus comme tels, dénoncés et corrigés. On n’exigeait pas en cette matière, pas plus que dans les autres, que l’on fût sans péché, mais on demandait aux chrétiens de lutter contre le péché.
Faisons maintenant, un saut des origines chrétiennes à nos jours. Quelle est la situation du monde d’aujourd’hui, par rapport à la pureté ? La même que celle d’alors, si ce n’est pire ! Nous vivons dans une société qui, en fait de mœurs, est retombée en plein paganisme et en pleine idolâtrie du sexe. L’effarante description que saint Paul fait du monde païen, au début de la lettre aux Romains, s’applique, point par point, au monde actuel, surtout dans la société dite du bien-être (Rm 1, 26-27.32).
De nos jours aussi, non seulement on fait ces choses et d’autres pires encore, mais on essaie également de les justifier, c’est-à-dire de justifier toute licence morale et toute perversion sexuelle, pourvu – dit-on – qu’elle ne fasse pas violence aux autres ni ne lèse la liberté d’autrui. On détruit des familles entières et on dit: quel mal y a-t-il ? Il n’y a pas de doute que certains jugements de la morale sexuelle traditionnelle avaient besoin d’être revus et que les sciences modernes de l’homme ont contribué à mettre en lumière certains mécanismes et conditionnements du psychisme humain qui ôtent ou diminuent la responsabilité morale de certains comportements considérés, à une époque, comme peccamineux.

Mais ce progrès n’a rien à voir avec le pansexualisme de certaines théories pseudo-scientifiques et permissives qui tendent à nier toute norme objective en fait de morale sexuelle, réduisant tout à une question d’évolution spontanée des mœurs, c’est-à-dire à une question de culture. Si nous examinons de près ce qui est appelé la révolution sexuelle d’aujourd’hui, nous nous apercevons, avec effroi, qu’elle n’est pas simplement une révolution contre le passé, mais, souvent aussi, une révolution contre Dieu et parfois aussi contre la nature humaine

💙4. Purs de cœur
Mais je ne veux pas m’attarder trop longtemps à décrire la situation actuelle autour de nous, que tous, d’ailleurs, nous connaissons bien. Il m’importe davantage, en effet, de découvrir et de transmettre ce que Dieu veut de nous, les chrétiens, dans cette situation. Dieu nous appelle à la même entreprise à laquelle il appelait nos premiers frères dans la foi: « Nous opposer à ce torrent de perdition ». Il nous appelle à faire resplendir à nouveau aux yeux du monde la « beauté » de la vie chrétienne. Il nous appelle à faire encore resplendir la «beauté» de la vie chrétienne aux yeux du monde. Il nous appelle à lutter pour la pureté. À lutter avec ténacité et humilité ; non pas nécessairement à être parfaits, tous et aussitôt.


🌟Aujourd’hui il y a quelque chose de nouveau que l’Esprit Saint nous appelle à faire : il nous appelle à témoigner au monde de l’innocence originaire des créatures et des choses. Le monde est tombé très bas ; le sexe – a-t-on écrit – nous est monté à la tête, à tous. Il faut quelque chose de très fort pour rompre cette sorte de narcose et d’ivresse du sexe. Il faut réveiller en l’homme cette nostalgie de l’innocence et de la simplicité qu’il porte comme un désir ardent au fond de son cœur, même si bien souvent elle est recouverte de boue. Non d’une innocence naturelle, de création, qui n’existe plus, mais d’une innocence baptismale, de rédemption, qui nous a été redonnée par le Christ et qui nous est offerte dans les sacrements et dans la Parole de Dieu. Saint Paul nous indique ce programme lorsqu’il écrit aux Philippiens : « Faites tout sans récriminer et sans discuter ; ainsi vous serez irréprochables et purs, vous qui êtes des enfants de Dieu sans tache au milieu d’une génération tortueuse et pervertie où vous brillez comme les astres dans l’univers, en tenant ferme la parole de vie. » (Ph 2, 15 s.). C’est ce que, dans notre texte, l’Apôtre appelle « revêtir les armes de lumière ».
Il ne suffit plus d’avoir une pureté faite de peurs, de tabous, d’interdictions, de fuite réciproque entre l’homme et la femme, comme si, plutôt qu’une « aide ». Dans le passé, parfois, du moins en pratique, la pureté était réduite précisément à cet ensemble de tabous, d’interdictions et de peurs, comme si c’était à la vertu d’avoir honte face au vice et non, au contraire, au vice d’avoir honte face à la vertu. Grâce à la présence en nous de l’Esprit, il nous faut aspirer à une pureté qui soit plus forte que le vice contraire ; une pureté positive et pas seulement négative, qui soit en mesure de nous faire expérimenter la vérité de cette parole de l’Apôtre : « Tout est pur pour les purs! » (Tt 1, 15) et de cette autre parole de l’Écriture : « Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde » (1 Jn 4,4).

🔵 Il nous faut commencer par assainir la racine qu‘est notre « cœur », car c’est de là que sort tout ce qui souille vraiment la vie d’une personne (cf. Mt 15, 18 s.). « Heureux les cœurs purs – dit Jésus – parce qu’ils verront Dieu! » (Mt 5, 8). Ils verront vraiment, c’est-à-dire qu’ils auront des yeux neufs pour voir Dieu dans le monde, des yeux limpides qui sauront découvrir ce qui est beau et ce qui est laid, ce qui est vérité et ce qui est mensonge, ce qui est vie et ce qui est mort. Des yeux, enfin, comme ceux de Jésus ; avec quelle liberté Jésus pouvait parler de tout: des enfants, de la femme enceinte, de l’accouchement… Des yeux comme ceux de Marie. La pureté ne consiste plus alors à dire « non » aux créatures, mais à leur dire « oui » ; oui en tant que créatures de Dieu, qui étaient, et demeurent « très bonnes ».

🔵 Ne nous faisons aucune illusion, pour pouvoir dire ce « oui », il faut passer par la croix, car après le péché, notre regard sur les créatures est troublé ; la concupiscence s’est déchaînée en nous ; la sexualité n’est plus paisible, elle est devenue une force ambiguë et menaçante qui nous entraîne contre la loi de Dieu en dépit de notre volonté même. Dans la première méditation de ce Carême, nous avons insisté sur un aspect particulièrement actuel et nécessaire de la mortification: celui des yeux. Un jeûne sain à partir des images est plus important aujourd’hui que le jeûne de la nourriture et des boissons.

🔵Terminons en rappelant l’expérience de St. Augustin évoquée au commencement. Après cette expérience de libération il prit l’habitude de prier pour la chasteté d’une manière nouvelle. « Seigneur, disait-il, tu me commande d’être chaste ; et bien donne-moi ce que tu me commande et puis commande-moi ce que tu veux ». 
Une prière que nous pouvons tous faire notre, en sachant que dans ce domaine comme en tous les autres, sans la grâce de Dieu nous ne pouvons rien faire..

Que Dieu lève sa main pour vous bénir, au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Amen


Cet enseignement nous est donné par le Père Pamphile DADOH. 



Merci d'avoir lu ! N'hesitez pas à laisser vos avis et commentaires....
Dieu bénisse chacun de nous!!!

HOSTIE VIVANTE!!!

            

jeudi 14 mars 2019

Enseignement sur le carème du mercredi 13 Mars 2019 par le Père Pamphile DADOH 💦💦💦💦💦💦💦💦💦


Ce 13 Mars 2019,
Mercredi, 1ère Semaine de Carême. 
Année Liturgique C

〰 〰

La Vie Nouvelle dans le Christ

Bien-aimés frères et soeurs de la Famille Eucharistique, bonsoir ! Ce n'est pas sans une sincère joie que je voudrais vous adresser ces quelques mots les mercredis et vendredis en guise d'enseignement pour le temps de carême dont le Sgr nous fait encore la grâce cette année ! Je vous propose après l'enseignement sur la séculaire tradition ecclésiale de la Lectio Divina, de méditer sur La Vie Nouvelle dans le Christ, but de notre entraînement au combat chrétien pendant ce temps de grâce, conséquence logique aussi en principe de notre baptême. Cette méditation pourra nous aider aussi avec la grâce de Dieu à bien vivre les piliers du temps de carême en lien avec la lettre pastorale de notre archevêque sur la communion fraternelle ! Fructueuses écoute et méditation à tous et à toutes !
                                                                                                                           Père Pamphile DADOH.




Introduction
Tout au début de cette année pastorale, notre père archevêque, Mgr Roger HOUNGBEDJI a publié une lettre pastorale intitulée "Un seul cœur et une seule âme". 

💫 Dans cette lettre, il a abordé la thématique de la communion fraternelle. Ce thème qui ne nous est pourtant pas si étranger, a mobilisé la réflexion et la méditation de l’archevêque qui y a consacré toute une lettre organisée en six parties ou sous-titres dont la deuxième partie s’intitule : "La Vie Nouvelle dans le Christ". 

A travers ce titre, nous sommes invités à contempler la vie de la première communauté des croyants décrite dans le livre des Actes des Apôtres. Saint Luc nous dit que ces premiers chrétiens n’avaient qu’un seul cœur et une seule âme. Ils menaient une vie nouvelle à cause de leur appartenance désormais au Christ. Ils venaient en effet d’écouter la prédication des Apôtres et ont cru au Christ. Cette foi a changé leur vie. C’est tout comme si pour eux, l’ancien monde s’en était allé, et qu’un nouveau monde venait de naitre. La foi au Christ les a engendrés à une nouvelle vie. Ecoutons Saint Luc nous décrire ce changement dans la première communauté chrétienne : « La crainte s’emparait de tous les esprits : nombreux étaient les prodiges et signes accomplis par les apôtres. Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun ; ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et en partageaient le prix entre tous selon les besoins de chacun. Jour après jour, d’un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur. Ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple.Et chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient sauvés ». C’est ainsi que vivaient les premiers croyants. 
⁉⁉⁉Au début de ce temps de Carême, n’avons-nous pas des raisons de nous laisser interpeller par un tel modèle ? Certainement oui !


🔴1. La vie de prière de la première communauté : « Jour après jour, d’un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple »

La prière est le premier des trois piliers du Carême : Prière, Jeûne et Partage. Saint Luc, dans cet extrait des Actes des Apôtres nous donne d’admirer et d’imiter la vie de prière des premiers hommes et femmes qui ont cru au Christ. Il parle de leur assiduité au Temple pour la fraction du pain, c’est-à-dire l’Eucharistie.

Le Carême est un temps de préparation spirituelle intense à la célébration du mystère pascal de la Passion, Mort et Résurrection du Christ. Nous ne pouvons pas passer ce temps de carême sans sérieusement penser à notre vie de prière. Prier c’est se retirer dans l’intimité avec Dieu, c’est imiter le Christ qui, avant de commencer sa mission, s’est retiré dans le désert. 

🔹Le Pape François dans son message pour le Carême 2019 dit que le « Carême du Fils de Dieu a consisté à entrer dans le désert de la création pour qu’il redevienne le jardin de la communion avec Dieu, celui qui existait avant le péché originel ». Prier c’est faire de sa vie une vie de communion étroite avec Dieu, dans le secret de son cœur. C’est pourquoi Jésus, dans l’évangile selon Saint Matthieu qu’on nous a lu le Mercredi des cendres, nous invitait à nous retirer dans notre chambre pour prier afin que notre prière soit exaucée de notre père qui voit dans le secret. Dans notre vie ordinaire, nous avons bien des raisons de ne pas prier, ou de prier très peu.
🥀 Nous prions une fois en passant, nous prions seulement quand des difficultés nous assaillent de toutes parts. 
🥀Nous prions bien souvent lorsque nous sentons que nous avons besoin de Dieu. 

Chers frères et sœurs de la Famille Eucharistique , est-il un seul moment de la vie de l’homme où ce dernier n’ait pas besoin de Dieu ?Pouvez-vous me dire quand est-ce que l’homme a besoin de Dieu et quand est-ce qu’il n’a pas besoin de Lui ? Saint Augustin disait au Seigneur : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi ». Oui, prier, c’est laisser son cœur se poser sur Dieu et se reposer en Dieu. En effet, la vie nouvelle à laquelle nous appelle le Christ et qui est aussi et surtout le but et la fin de ce temps de Carême, est la vie en Dieu, la vie du Ressuscité. Le Christ Ressuscité est le Christ victorieux du Mal, du péché et de la Mort. L’Evangile de la tentation de Jésus au désert que nous avons écouté le dimanche passé nous enseigne que c’est dans la prière et le jeûne que nous pourrons trouver la force nécessaire pour résister au Mal et à ses séductions.


🔴2. Le Jeûne : une conséquence de la vie de prière

En plusieurs endroits dans la Bible, la prière et associée au jeûne et vice-versa. Le jeûne est la privation volontaire de nourriture, de boissons ou d’autres biens matériels qu’on ne cherche pas à récupérer après le Carême par une bombance démesurée mettant à risque notre santé. 
💠 Le fait de jeûner nous amène à réaliser la vérité de ce que Jésus a dit lorsque le Malin l’a tenté au désert à savoir que : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Le jeûne nous montre combien nous avons faim et soif de Dieu. 
💠 Jeûner, c’est bien sûr creuser en soi une faim et une soif que Dieu vient combler. Le jeûne nous dispose à accueillir ce que Dieu veut nous donner. En effet, une main pleine, un cœur trop rempli ne peut plus accueillir. 
💠 Pour donc accueillir la grâce de la résurrection et de la vie nouvelle dans le Christ que Dieu nous réserve à l’issu de ce temps de Carême, il nous est utile de nous vider, de nous désencombrer, autrement dit, de nous rendre disponibles pour accueillir. C’est l’esprit du jeûne qui poussait les premiers croyants à se dessaisir de ce qu’ils possédaient pour en apporter l’argent aux apôtres qui à leur tour s’en servaient pour satisfaire aux besoins de toute la communauté. 
Nous voyons apparaître là l’autre dimension du jeûne qui est l’aide aux nécessiteux. Le jeûne, tout en nous décentrant de nous-mêmes, nous recentre sur Dieu et nous fait nous tourner vers le prochain, vers le frère qui est dans le besoin. Ainsi, à l’instar de la première communauté, les besoins de tous seront comblés si bien que plus personne ne sera dans l’insolence de l’abondance, laissant l’autre dans la misère de la nécessité.


🔴3. Le partage dans la première communauté des croyants : 
Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun ; ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et en partageaient le prix entre tous selon les besoins de chacun.
Luc dit des premiers croyants qu’ils mettaient tout en commun. Bien plus, ils vendaient ce qui leur appartenait et en partageaient le prix entre tous selon les besoins de chacun. Apparaît clairement ici le troisième pilier du Carême chrétien qui est le partage. De tout ce qui précède, nous comprenons qu’on ne peut pas partager sans se priver de quelque chose ou tout au moins, sans se priver de ce qu’on donne en aumône à l’autre. Lorsque nous nous privons pour donner, Dieu nous comble pour nous rendre toujours capable de donner et de nous donner. 

💞💞En effet, le meilleur don est celui qui consiste à se donner en se donnant. C’est ce que Dieu a fait pour nous : c’est le sens du mystère pascal que ce temps de Carême nous prépare à célébrer.Dieu qui nous a tout donné dans la création, vient se donner à nous en mourant sur une croix pour nos péchés : c’est la Rédemption.  Partager pendant ce temps de Carême, c’est apprendre à imiter cet éminent geste d’amour du Christ, c’est apprendre, à l’école du Christ, à se donner à l’autre, c’est voler au secours de l’autre sans nécessairement attendre qu’il nous appelle. De même que le mystère pascal que nous nous préparons à célébrer est une initiative de Dieu, tout geste d’amour envers le frère, toute aumône en direction d’autrui doit venir de notre initiative. Autrement dit, notre charité doit se faire inventive. Dans la première communauté, nous remarquons que ce geste de charité était spontané : tous vendaient ce qu’ils avaient et en remettaient l’argent aux apôtres qui le redistribuaient selon les besoins de chacun. Voilà ce dont on est capable quand on croit au Christ.


Conclusion
Chers frères et sœurs, nous venons de découvrir comment nous pouvons vivre ce temps de carême en posant notre regard sur la vie nouvelle de la première communauté des chrétiens. 
Nous avons admiré comment déjà ils vivaient des trois piliers du Carême, chemin nécessaire pour accueillir et vivre de la vie nouvelle que nous offre le Christ ressuscité.
🌷🌷🌷 La vie nouvelle dans le Christ est donc en définitive, une vie de prière assidue, une vie de privation qui nous fait nous décentrer de nous-mêmes pour nous tourner vers Dieu et le prochain, une vie d’aumône ou de partage qui met à la disposition de l’autre, non seulement ce que nous avons, mais mieux encore tout ce que nous sommes. En effet, partager, c’est donner ce qu’on a, mais aussi et surtout sinon d’abord ce qu’on est. 
La vie nouvelle dans le Christ, mieux qu’une imitation de la vie de la première communauté des croyants telle que nous la décrit saint Luc, est une imitation du Christ Lui-même. 


OREMUS Daigne Dieu au cours de ce temps de Carême, nous faire la grâce de nous unir aux souffrances du Christ pour ressusciter avec Lui. Amen !
Cet enseignement nous est donné par le Père Pamphile DADOH. 



Merci d'avoir lu ! N'hesitez pas à laisser vos avis et commentaires....
Dieu bénisse chacun de nous!!!

HOSTIE VIVANTE!!!

Enseignement sur le carème du vendredi 08 Mars 2019 par le Père Pamphile DADOH 💦💦💦💦💦💦💦💦💦


Ce 08 Mars 2019,
Vendredi après les cendres. 
Année Liturgique C



Thème n°1  : La Lectio Divina


 La lectio divina constitue un véritable itinéraire spirituel par étapes. De la lectio, qui consiste à lire et relire un passage de l'Écriture Sainte en recueillant les principaux éléments, on passe à la meditatio, qui est comme un temps d'arrêt intérieur, où l'âme se tourne vers Dieu en cherchant à comprendre ce que sa parole dit aujourd'hui pour la vie concrète. Vient ensuite l'oratio, qui nous permet de nous entretenir avec Dieu dans un dialogue direct, et qui nous conduit enfin à la contemplatio ; celle-ci nous aide à maintenir notre cœur attentif à la présence du Christ, dont la parole est une « lampe brillant dans l’obscurité, jusqu'à ce que paraisse le jour et que l'étoile du matin se lève dans nos cœurs » (2 P 1, 19). "

  Benoît XVI, le 22 juin 2006


 En s’inspirant de l’image biblique de « l’échelle sainte» (cf. Gn 28,12 et Jn 1,51), Guigues le Chartreux a recueilli l’héritage patristique et monastique sur la lectio divina et a synthétisé cette pédagogie divine en proposant quatre échelons qui permettent, à partir de l’accueil de la Parole, d’aboutir à la contemplation et de nourrir l’action. ce sont la lectio, la meditatio l'oratio et la contemplatio. 


💢💢💢QUELQUES PRÉLIMINAIRES

Quand bien même ils ne constituent pas à proprement dit les étapes essentielles de la lectio divina, ces préliminaires demeurent incontournables pour une pratique réussie de l’exercice.

La prière
     Même si la lectio divina comporte dans ses étapes la partie oraison, il est important de commencer par une prière de mise en présence devant le Seigneur (une prière ou chant à l’Esprit-Saint par exemple ou toute autre prière)
      Par ailleurs, il est important de noter que la lectio Divina dans son entièreté constitue un grand moment de prière. Ce n’est pas un moment de méditation du type transcendantal des religions orientales. Ces prétendues écoles, de manière subtile et douteuse font abstraction de l’élément principal d’une méditation : DIEU
     Il s’ensuit donc que le fidèle qui pratique la lectio divina, parte de la conviction première que : « Dieu mon Père de toute tendresse a une parole d’amour et de salut pour moi dans ce moment d’intime prière ».
De cet exercice ressort donc pour le croyant une parole personnelle, une parole de vie pour lui, une parole  que la grâce de la présence de Dieu l’invite à aimer c'est-à-dire  une parole dont il s’approprie de façon singulière. 
Quand je viens à la lectio divina, je me laisse convaincre pendant tout le temps de l’exercice que Dieu est là, Il est ici, Il est présent ( Ex 3,1-8). Je pourrais dire : il est présent pour moi, il a pour moi une parole de salut une parole d’amour à travers laquelle je perçois, à travers les lueurs d’une vie même éprouvée ou agitée, sa volonté pour moi, sa volonté d’amour sur ma vie.

Le choix du texte 
Le texte à utiliser doit être choisi à l’avance. La connaissance du texte à l’avance ne constitue pas un handicap à l’œuvre de l’Esprit. Il est donc exclu d’utiliser le procédé de «choix au pif de la Parole ». Selon ce procédé on finit d’invoquer l’Esprit-Saint puis on ouvre une page de la bible sur le champ qu’on commence par lire. Non ! Cela est exclu pour la pratique de la lectio divina. On pourrait valablement se référer au calendrier liturgique pour utiliser le texte du jour ; prendre le texte du dimanche à venir par exemple.
     Dans la pratique en groupe il est très important que la lecture soit d’une excellente qualité (voix bien audible, diction excellente, évitant de buter sur les mots...etc) 

Le lieu
A cause du caractère méditatif de l’exercice, il faut préparer le lieu de la prière. Il doit être propre, bien ordonné, aéré et bien illuminé au besoin. Il faut également veiller à s’isoler au tant que possible des bruits environnants.
Il n’est pas superflu de mentionner l’attitude corporelle. Éviter d’entrer dans la lectio divina en quittant subitement une activité pour une autre ou y venir dans un état de fatigue prononcée. Le sommeil est le premier ennemi de la lectio divina.



💢💢💢💢II-LES QUATRE ÉTAPES DE LA LECTIO DIVINA

1. La « lectio » ou lecture
     Cette simple, mais attentive, lente et dense lecture est déjà une présence divine, vérité révélée en Jésus-Christ. Cette lecture n’est en réalité pas si facile à faire. Elle demande silence, disponibilité, gratuité et attention, si elle ne veut pas être superficielle et si elle veut nous conduire à la contemplation. Il faut apprendre à ne pas passer trop rapidement par dessus cette première étape de la pédagogie divine de la Lectio Divina.
     Voilà pourquoi chaque lecture doit se faire calmement, paisiblement, sans hâte, sans ce désir de savoir qui dénote une recherche critique, un travail humain qui veut percer une réalité qui se présente et que l’on veut comprendre, posséder. La « lectio » est une ouverture, elle n’est pas une conquête. Aussi ne la fait-on bien que si on lit en laissant dès le début à l’Esprit de Dieu, la liberté de nous éclairer comme il veut, de nous faire voir ce qu’il veut nous faire contempler, de nous faire désirer à cette lumière ce qui deviendra prière, appel, offrande et abandon à l’amour ; cet amour qui se révèle en se communiquant et qui transforme en éclairant. 
En lisant ces textes, et en les relisant une deuxième ou une troisième fois, en les « ruminant », peut-être en les écrivant, certains passages attirent l’attention intérieure de celui qui les lit ; déjà s’établit comme un attrait, un dialogue entre la Parole qui se manifeste et celui qui veut la comprendre et la suivre. Ce qui suppose, en lisant, une ouverture toujours plus grande à l’Esprit qui nous guide et illumine le texte. Il faut simplement accepter d’être éclairé et guidé.


 2. La « meditatio » ou méditation
C’est à partir de la lectio que se fait la meditatio. Il est bon d’éviter un raisonnement sur les textes et de ne pas chercher trop rapidement des applications à partir des textes médités. Cette meditatio doit être prudente. Elle ne doit pas nous fixer sur nous-mêmes, elle ne peut que nous fixer sur Dieu ; elle ne peut être œuvre humaine, étude, analyse ; elle doit rester accueil et ouverture. Elle est un désir d’intelligence et de vision. Elle mène vers une adhésion priante et favorise une contemplation toujours plus unifiée et plus complète du mystère de Dieu, selon ses vues. C’est une étape délicate. En effet, la « meditatio » pourrait se faire facilement introspective, cherchant des applications concrètes immédiates, personnelles et même apostoliques, ce qui diminue fort le champ de vision et empêche de voir la grandeur et l’ampleur du mystère contemplé, de la lecture faite, de la Parole entendue, écoutée. Toute Parole de l’Ecriture ne peut avoir en tout temps un point d’application concrète.
La méditation peut se nourrir avec profit de la « symphonie de l’Écriture », un texte biblique pouvant être éclairé par d’autres ; elle se nourrit aussi du trésor de la tradition chrétienne qui a déjà reçu avec fruit cette Parole de Dieu.
On peut également s’appuyer sur les informations que l’on trouve en notes dans une Bible bien commentée, lorsque celles-ci éclaircissent le sens du texte. C’est après la Lectio Divina qu’on doit lire ces informations, et non pendant le temps de prière de la Parole. L’étude exégétique du texte sacré aidera d’autant mieux la Lectio Divina qu’elle souligne son importance dans l’Histoire du Salut, informe au sujet de son destinataire, donne la structure du texte et explique sa portée. Une telle étude peut être priante ; elle le sera d’autant plus que la Lectio Divina bien faite a précédé l’étude. Cette dernière est d’autant plus riche qu’un texte a été souvent objet de Lectio Divina.
Remarquons enfin qu’une « meditatio » peut être d’autant plus fructueuse que le fruit de sa réflexion a été noté. Tel texte sera noté parce que mieux compris, tel autre sera retenu et noté qui a offert une occasion de prière. Quand la prière devient simple, elle se fait « litanique », en ce cas elle peut très bien être mise par écrit ; elle sera répétée après.


3. L’ « oratio » ou oraison
La prière est formulée par rapport aux textes qui la nourrissent. Peu à peu on s’habitue à transformer les textes en prières courtes, en invocations simples, en brèves paroles qu’on répète intérieurement ; elles soutiennent une prière plus profonde. On peut y donner un temps assez long ; on peut aussi la reprendre dans les temps libres, dans un temps d’adoration eucharistique ou une prière plus prolongée, paisible et détendue. Elle mène à la contemplatio.
 Devant la grandeur de Dieu et l’infinie bonté de son amour, cette oratio dépasse la foi en la vérité révélée pour devenir adhésion à l’amour divin, abandon à sa miséricorde, confiance en cette bonté infinie du Père qui envoie son Fils et nous donne l’Esprit. Ce mouvement change la réflexion en une adoration où tout l’homme s’oublie pour ne plus fixer que la Source de toute bonté, le Dieu très saint, fort et immortel, le Dieu qui est amour infini et éternel.
     Le croyant simplifie son adhésion à Dieu par un Amen filial que l’Esprit Saint forme en lui, unissant son cœur au Cœur du Christ ; ajustant sa propre attitude à la disposition intérieure du Christ (cf. Ph 2), en suscitant le désir de suivre le Christ sur les voies de l’amour, en se mettant avec lui comme coopérateur de Dieu, sauveur avec le Christ Sauveur, acceptant l’ensevelissement avec le Christ pour ressusciter avec son Seigneur. Telle sera l’aspiration que le cœur formule avec des mots simples, le plus souvent dans un silence qui accepte tout ce qui dépasse l’entendement et où l’intelligence humaine ne peut plus comprendre, tant est immense le mystère de la lumière divine.
     La prière du cœur est un élan de l’âme, un mouvement d’admiration devant la grandeur, la beauté du mystère révélé. Dieu est grand ! Dieu est beau ! Dieu est bon ! La prière s’exprime en vivant ce mystère de grandeur et de beauté divines dans lequel tout homme se situe à la lumière de Dieu, à la lumière de la révélation.
     Cette prière, nourrie de la Parole de Dieu, peut prendre tous les accents de la prière biblique exprimée dans les Psaumes et cantiques de l’Ancien comme du Nouveau Testament : adoration, louange, confiance, action de grâces, demande de conversion et de pardon, supplication.


     4. La « contemplatio » ou contemplation
Dans le silence de Dieu, l’homme mesure la plénitude de vie qui lui est réservée. Il s’apaise, il se pacifie ; son regard s’illumine dans la lumière éternelle et son cœur s’attache aux biens qui ne passent plus : ici, l’oratio, la prière filiale, devient contemplation divine. L’homme adhère de tout son cœur à Celui qui l’a créé, il se donne tout entier à Celui qui s’est livré pour le sauver, il se consacre à Celui qui dans un appel éternel, l’a appelé de son nom et l’a consacré pour être à Lui à jamais.
     La contemplatio dépasse tout effort par un acte d’adhésion à Dieu dans la foi à son Amour ; elle devient espérance en sa miséricorde, elle s’étend en charité pour aimer tout ce que Dieu aime et reporter tout à Lui. On aime pour Dieu, à cause de Lui, comme Lui, par amour de Dieu et amour des hommes. La contemplation fixe dès maintenant tout l’être en Dieu ; elle permet à l’homme d’être par sa seule présence le témoin de Dieu, l’instrument de sa bonté, le signe de sa charité.
     A l’expérience, nous constatons que la contemplatio connaît cette ardeur qui est un don gratuit, une intervention de Dieu, souvent inattendue, qu’elle prend en nous une forme spontanée qui n’est pas l’effet d’un effort, d’une activité propre, le résultat d’une générosité ; elle est un don gratuit de Dieu qui nous unit à Lui, demeure en nous et nos fait demeurer en Lui. Ce don nous fait sentir une présence d’amour qui est vie, force, ardeur, chaleur, feu consumant, purifiant, flamme d’amour. C’est là l’effet de l’action de l’Esprit. Le « Veni Creator », dont sont prises ces paroles, forme un petit traité d’union à Dieu et d’expérience spirituelle que la contemplation expérimente et atteste toujours à nouveau.
     Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas de contemplation, sans ressentir ses effets : plénitude de Dieu qui envahit tout l’homme, le comble, le réduit au silence, le fixe en Dieu. Tout cela peut se faire sans cette ardeur qui est plus l’effet de la présence de Dieu que cette présence même. L’ardeur la rend sensible. On peut cependant l’expérimenter dans l’aridité, quand l’oraison se fait difficile.
Ce qui importe avant tout, c’est de situer la contemplatio au centre même de ce qu’elle est. La contemplatio est repos en Dieu. Elle est « repos », parce qu’elle unifie intérieurement ; elle fixe toute l’attention sur la présence, l’action de Dieu en nous, elle nous centre sur Dieu qui demeure en nous et de ce fait nous permet de demeurer en Lui. Père et Fils font en nous leur demeure. Ils viendront en nous, si nous suivons, si nous observons leurs commandements, c’est-à-dire leur inspiration, leur Esprit.
     Ce repos en Dieu est une transformation intérieure ; il nous permet d’être tout à Dieu ; il est don de Dieu, présence d’amour. L’ardeur qui nous révèle cette présence peut être momentanée, elle peut nous surprendre, elle est signe de l’action de Dieu, elle n’est pas l’action elle-même de Dieu en nous. Dieu nous transforme par assimilation ; il nous rend semblables à Lui : quand nous le verrons, nous verrons que nous sommes semblables à lui. Il fallait être contemplatif comme Jean pour écrire ces paroles si simples et si profondes.
     C’est dans ce repos que prend place l’adoration. Adorer, c’est reconnaître la grandeur de Dieu, sa beauté, son amour. C’est louer sa majesté, l’ampleur de ses dons, c’est professer que nous sommes de lui, en lui, par lui, c’est témoigner de lui et lui rendre hommage, en lui remettant tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons reçu, le monde qui nous est uni comme nous lui sommes unis par volonté divine ; l’adoration est offrande et action de grâces ; elle vit l’amour, don de Dieu qui nous permet de l’aimer lui seul, lui toujours plus.
L’adoration est la plus haute prière, la prière parfaite, celle des anges et des élus, celle de ceux qui voient Dieu. Et nous le voyons déjà dans la foi, une foi illuminée qui s’éclaire quand elle est vision d’amour, échange d’amour. Adoration parfaite parce que filiale, prière de Jésus qui, pauvre, a tout reçu et tout remis en un seul amour, qui, obéissant, n’a rien fait que la volonté du Père, être sa Parole, faire ses œuvres, manifester son amour, donner sa gloire.


 Important à retenir
N’oublions pas, tout d’abord, que le fruit de toute prière n’est pas fait pour être donné dans la prière elle-même mais dans nos engagements que la prière vient ainsi illuminer.
La contemplation transfigure l’apôtre, elle approfondit sa parole pour en faire une Parole de Dieu ; elle transforme ses gestes pour y manifester les traits du Verbe incarné.
 La Lectio Divina, faite régulièrement, avec générosité, prolongée en un mouvement d’abandon et d’émerveillement, donne peu à peu une vision des choses divines qui nous permet non seulement de discerner les voies de Dieu, de connaître le mystère de salut, mais qui nous fait entrer dans la lumière divine. Cette lumière divine unit en illuminant, éclaire en ramenant tout à la source de toute vie, simplifie en unissant tout dans Celui qui est le Verbe éternel du Père et attire tout dans Celui qui est Amour, qui seul est digne d’être aimé au dessus de tout et pour toujours.
     L’action constitue moins un échelon supplémentaire, un cinquième échelon, de l’échelle sainte qu’une autre manière de mettre en œuvre cette même pédagogie divine. Sa progression à laquelle nous habitue la lectio divina vécue régulièrement a une correspondance étroite avec la manière dont nous pourrons, ainsi que le recommande saint Pierre, « rendre témoignage de l’espérance qui est en nous ». La lectio divina nourrit donc notre manière d’être témoins de la Bonne Nouvelle.

Cet enseignement nous est présenté par le Père Pamphile DADOH.



Merci d'avoir lu ! N'hesitez pas à laisser vos avis et commentaires....
Dieu bénisse chacun de nous!!!

HOSTIE VIVANTE!!!



ENSEIGNEMENT DU JOUR EUCHARISTIA F-E N°0006 DU MERCREDI 03 Juin 2020

             EUCHARISTIA La liturgie eucharistique elle-même ne manque pas d’exprimer la participation de l'Église, sous l'influ...