jeudi 14 mars 2019

Enseignement sur le carème du mercredi 13 Mars 2019 par le Père Pamphile DADOH 💦💦💦💦💦💦💦💦💦


Ce 13 Mars 2019,
Mercredi, 1ère Semaine de Carême. 
Année Liturgique C

〰 〰

La Vie Nouvelle dans le Christ

Bien-aimés frères et soeurs de la Famille Eucharistique, bonsoir ! Ce n'est pas sans une sincère joie que je voudrais vous adresser ces quelques mots les mercredis et vendredis en guise d'enseignement pour le temps de carême dont le Sgr nous fait encore la grâce cette année ! Je vous propose après l'enseignement sur la séculaire tradition ecclésiale de la Lectio Divina, de méditer sur La Vie Nouvelle dans le Christ, but de notre entraînement au combat chrétien pendant ce temps de grâce, conséquence logique aussi en principe de notre baptême. Cette méditation pourra nous aider aussi avec la grâce de Dieu à bien vivre les piliers du temps de carême en lien avec la lettre pastorale de notre archevêque sur la communion fraternelle ! Fructueuses écoute et méditation à tous et à toutes !
                                                                                                                           Père Pamphile DADOH.




Introduction
Tout au début de cette année pastorale, notre père archevêque, Mgr Roger HOUNGBEDJI a publié une lettre pastorale intitulée "Un seul cœur et une seule âme". 

💫 Dans cette lettre, il a abordé la thématique de la communion fraternelle. Ce thème qui ne nous est pourtant pas si étranger, a mobilisé la réflexion et la méditation de l’archevêque qui y a consacré toute une lettre organisée en six parties ou sous-titres dont la deuxième partie s’intitule : "La Vie Nouvelle dans le Christ". 

A travers ce titre, nous sommes invités à contempler la vie de la première communauté des croyants décrite dans le livre des Actes des Apôtres. Saint Luc nous dit que ces premiers chrétiens n’avaient qu’un seul cœur et une seule âme. Ils menaient une vie nouvelle à cause de leur appartenance désormais au Christ. Ils venaient en effet d’écouter la prédication des Apôtres et ont cru au Christ. Cette foi a changé leur vie. C’est tout comme si pour eux, l’ancien monde s’en était allé, et qu’un nouveau monde venait de naitre. La foi au Christ les a engendrés à une nouvelle vie. Ecoutons Saint Luc nous décrire ce changement dans la première communauté chrétienne : « La crainte s’emparait de tous les esprits : nombreux étaient les prodiges et signes accomplis par les apôtres. Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun ; ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et en partageaient le prix entre tous selon les besoins de chacun. Jour après jour, d’un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient le pain dans leurs maisons, prenant leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur. Ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple.Et chaque jour, le Seigneur adjoignait à la communauté ceux qui seraient sauvés ». C’est ainsi que vivaient les premiers croyants. 
⁉⁉⁉Au début de ce temps de Carême, n’avons-nous pas des raisons de nous laisser interpeller par un tel modèle ? Certainement oui !


🔴1. La vie de prière de la première communauté : « Jour après jour, d’un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple »

La prière est le premier des trois piliers du Carême : Prière, Jeûne et Partage. Saint Luc, dans cet extrait des Actes des Apôtres nous donne d’admirer et d’imiter la vie de prière des premiers hommes et femmes qui ont cru au Christ. Il parle de leur assiduité au Temple pour la fraction du pain, c’est-à-dire l’Eucharistie.

Le Carême est un temps de préparation spirituelle intense à la célébration du mystère pascal de la Passion, Mort et Résurrection du Christ. Nous ne pouvons pas passer ce temps de carême sans sérieusement penser à notre vie de prière. Prier c’est se retirer dans l’intimité avec Dieu, c’est imiter le Christ qui, avant de commencer sa mission, s’est retiré dans le désert. 

🔹Le Pape François dans son message pour le Carême 2019 dit que le « Carême du Fils de Dieu a consisté à entrer dans le désert de la création pour qu’il redevienne le jardin de la communion avec Dieu, celui qui existait avant le péché originel ». Prier c’est faire de sa vie une vie de communion étroite avec Dieu, dans le secret de son cœur. C’est pourquoi Jésus, dans l’évangile selon Saint Matthieu qu’on nous a lu le Mercredi des cendres, nous invitait à nous retirer dans notre chambre pour prier afin que notre prière soit exaucée de notre père qui voit dans le secret. Dans notre vie ordinaire, nous avons bien des raisons de ne pas prier, ou de prier très peu.
🥀 Nous prions une fois en passant, nous prions seulement quand des difficultés nous assaillent de toutes parts. 
🥀Nous prions bien souvent lorsque nous sentons que nous avons besoin de Dieu. 

Chers frères et sœurs de la Famille Eucharistique , est-il un seul moment de la vie de l’homme où ce dernier n’ait pas besoin de Dieu ?Pouvez-vous me dire quand est-ce que l’homme a besoin de Dieu et quand est-ce qu’il n’a pas besoin de Lui ? Saint Augustin disait au Seigneur : « Tu nous as faits pour toi, Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne repose en toi ». Oui, prier, c’est laisser son cœur se poser sur Dieu et se reposer en Dieu. En effet, la vie nouvelle à laquelle nous appelle le Christ et qui est aussi et surtout le but et la fin de ce temps de Carême, est la vie en Dieu, la vie du Ressuscité. Le Christ Ressuscité est le Christ victorieux du Mal, du péché et de la Mort. L’Evangile de la tentation de Jésus au désert que nous avons écouté le dimanche passé nous enseigne que c’est dans la prière et le jeûne que nous pourrons trouver la force nécessaire pour résister au Mal et à ses séductions.


🔴2. Le Jeûne : une conséquence de la vie de prière

En plusieurs endroits dans la Bible, la prière et associée au jeûne et vice-versa. Le jeûne est la privation volontaire de nourriture, de boissons ou d’autres biens matériels qu’on ne cherche pas à récupérer après le Carême par une bombance démesurée mettant à risque notre santé. 
💠 Le fait de jeûner nous amène à réaliser la vérité de ce que Jésus a dit lorsque le Malin l’a tenté au désert à savoir que : « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Le jeûne nous montre combien nous avons faim et soif de Dieu. 
💠 Jeûner, c’est bien sûr creuser en soi une faim et une soif que Dieu vient combler. Le jeûne nous dispose à accueillir ce que Dieu veut nous donner. En effet, une main pleine, un cœur trop rempli ne peut plus accueillir. 
💠 Pour donc accueillir la grâce de la résurrection et de la vie nouvelle dans le Christ que Dieu nous réserve à l’issu de ce temps de Carême, il nous est utile de nous vider, de nous désencombrer, autrement dit, de nous rendre disponibles pour accueillir. C’est l’esprit du jeûne qui poussait les premiers croyants à se dessaisir de ce qu’ils possédaient pour en apporter l’argent aux apôtres qui à leur tour s’en servaient pour satisfaire aux besoins de toute la communauté. 
Nous voyons apparaître là l’autre dimension du jeûne qui est l’aide aux nécessiteux. Le jeûne, tout en nous décentrant de nous-mêmes, nous recentre sur Dieu et nous fait nous tourner vers le prochain, vers le frère qui est dans le besoin. Ainsi, à l’instar de la première communauté, les besoins de tous seront comblés si bien que plus personne ne sera dans l’insolence de l’abondance, laissant l’autre dans la misère de la nécessité.


🔴3. Le partage dans la première communauté des croyants : 
Tous les croyants ensemble mettaient tout en commun ; ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et en partageaient le prix entre tous selon les besoins de chacun.
Luc dit des premiers croyants qu’ils mettaient tout en commun. Bien plus, ils vendaient ce qui leur appartenait et en partageaient le prix entre tous selon les besoins de chacun. Apparaît clairement ici le troisième pilier du Carême chrétien qui est le partage. De tout ce qui précède, nous comprenons qu’on ne peut pas partager sans se priver de quelque chose ou tout au moins, sans se priver de ce qu’on donne en aumône à l’autre. Lorsque nous nous privons pour donner, Dieu nous comble pour nous rendre toujours capable de donner et de nous donner. 

💞💞En effet, le meilleur don est celui qui consiste à se donner en se donnant. C’est ce que Dieu a fait pour nous : c’est le sens du mystère pascal que ce temps de Carême nous prépare à célébrer.Dieu qui nous a tout donné dans la création, vient se donner à nous en mourant sur une croix pour nos péchés : c’est la Rédemption.  Partager pendant ce temps de Carême, c’est apprendre à imiter cet éminent geste d’amour du Christ, c’est apprendre, à l’école du Christ, à se donner à l’autre, c’est voler au secours de l’autre sans nécessairement attendre qu’il nous appelle. De même que le mystère pascal que nous nous préparons à célébrer est une initiative de Dieu, tout geste d’amour envers le frère, toute aumône en direction d’autrui doit venir de notre initiative. Autrement dit, notre charité doit se faire inventive. Dans la première communauté, nous remarquons que ce geste de charité était spontané : tous vendaient ce qu’ils avaient et en remettaient l’argent aux apôtres qui le redistribuaient selon les besoins de chacun. Voilà ce dont on est capable quand on croit au Christ.


Conclusion
Chers frères et sœurs, nous venons de découvrir comment nous pouvons vivre ce temps de carême en posant notre regard sur la vie nouvelle de la première communauté des chrétiens. 
Nous avons admiré comment déjà ils vivaient des trois piliers du Carême, chemin nécessaire pour accueillir et vivre de la vie nouvelle que nous offre le Christ ressuscité.
🌷🌷🌷 La vie nouvelle dans le Christ est donc en définitive, une vie de prière assidue, une vie de privation qui nous fait nous décentrer de nous-mêmes pour nous tourner vers Dieu et le prochain, une vie d’aumône ou de partage qui met à la disposition de l’autre, non seulement ce que nous avons, mais mieux encore tout ce que nous sommes. En effet, partager, c’est donner ce qu’on a, mais aussi et surtout sinon d’abord ce qu’on est. 
La vie nouvelle dans le Christ, mieux qu’une imitation de la vie de la première communauté des croyants telle que nous la décrit saint Luc, est une imitation du Christ Lui-même. 


OREMUS Daigne Dieu au cours de ce temps de Carême, nous faire la grâce de nous unir aux souffrances du Christ pour ressusciter avec Lui. Amen !
Cet enseignement nous est donné par le Père Pamphile DADOH. 



Merci d'avoir lu ! N'hesitez pas à laisser vos avis et commentaires....
Dieu bénisse chacun de nous!!!

HOSTIE VIVANTE!!!

Enseignement sur le carème du vendredi 08 Mars 2019 par le Père Pamphile DADOH 💦💦💦💦💦💦💦💦💦


Ce 08 Mars 2019,
Vendredi après les cendres. 
Année Liturgique C



Thème n°1  : La Lectio Divina


 La lectio divina constitue un véritable itinéraire spirituel par étapes. De la lectio, qui consiste à lire et relire un passage de l'Écriture Sainte en recueillant les principaux éléments, on passe à la meditatio, qui est comme un temps d'arrêt intérieur, où l'âme se tourne vers Dieu en cherchant à comprendre ce que sa parole dit aujourd'hui pour la vie concrète. Vient ensuite l'oratio, qui nous permet de nous entretenir avec Dieu dans un dialogue direct, et qui nous conduit enfin à la contemplatio ; celle-ci nous aide à maintenir notre cœur attentif à la présence du Christ, dont la parole est une « lampe brillant dans l’obscurité, jusqu'à ce que paraisse le jour et que l'étoile du matin se lève dans nos cœurs » (2 P 1, 19). "

  Benoît XVI, le 22 juin 2006


 En s’inspirant de l’image biblique de « l’échelle sainte» (cf. Gn 28,12 et Jn 1,51), Guigues le Chartreux a recueilli l’héritage patristique et monastique sur la lectio divina et a synthétisé cette pédagogie divine en proposant quatre échelons qui permettent, à partir de l’accueil de la Parole, d’aboutir à la contemplation et de nourrir l’action. ce sont la lectio, la meditatio l'oratio et la contemplatio. 


💢💢💢QUELQUES PRÉLIMINAIRES

Quand bien même ils ne constituent pas à proprement dit les étapes essentielles de la lectio divina, ces préliminaires demeurent incontournables pour une pratique réussie de l’exercice.

La prière
     Même si la lectio divina comporte dans ses étapes la partie oraison, il est important de commencer par une prière de mise en présence devant le Seigneur (une prière ou chant à l’Esprit-Saint par exemple ou toute autre prière)
      Par ailleurs, il est important de noter que la lectio Divina dans son entièreté constitue un grand moment de prière. Ce n’est pas un moment de méditation du type transcendantal des religions orientales. Ces prétendues écoles, de manière subtile et douteuse font abstraction de l’élément principal d’une méditation : DIEU
     Il s’ensuit donc que le fidèle qui pratique la lectio divina, parte de la conviction première que : « Dieu mon Père de toute tendresse a une parole d’amour et de salut pour moi dans ce moment d’intime prière ».
De cet exercice ressort donc pour le croyant une parole personnelle, une parole de vie pour lui, une parole  que la grâce de la présence de Dieu l’invite à aimer c'est-à-dire  une parole dont il s’approprie de façon singulière. 
Quand je viens à la lectio divina, je me laisse convaincre pendant tout le temps de l’exercice que Dieu est là, Il est ici, Il est présent ( Ex 3,1-8). Je pourrais dire : il est présent pour moi, il a pour moi une parole de salut une parole d’amour à travers laquelle je perçois, à travers les lueurs d’une vie même éprouvée ou agitée, sa volonté pour moi, sa volonté d’amour sur ma vie.

Le choix du texte 
Le texte à utiliser doit être choisi à l’avance. La connaissance du texte à l’avance ne constitue pas un handicap à l’œuvre de l’Esprit. Il est donc exclu d’utiliser le procédé de «choix au pif de la Parole ». Selon ce procédé on finit d’invoquer l’Esprit-Saint puis on ouvre une page de la bible sur le champ qu’on commence par lire. Non ! Cela est exclu pour la pratique de la lectio divina. On pourrait valablement se référer au calendrier liturgique pour utiliser le texte du jour ; prendre le texte du dimanche à venir par exemple.
     Dans la pratique en groupe il est très important que la lecture soit d’une excellente qualité (voix bien audible, diction excellente, évitant de buter sur les mots...etc) 

Le lieu
A cause du caractère méditatif de l’exercice, il faut préparer le lieu de la prière. Il doit être propre, bien ordonné, aéré et bien illuminé au besoin. Il faut également veiller à s’isoler au tant que possible des bruits environnants.
Il n’est pas superflu de mentionner l’attitude corporelle. Éviter d’entrer dans la lectio divina en quittant subitement une activité pour une autre ou y venir dans un état de fatigue prononcée. Le sommeil est le premier ennemi de la lectio divina.



💢💢💢💢II-LES QUATRE ÉTAPES DE LA LECTIO DIVINA

1. La « lectio » ou lecture
     Cette simple, mais attentive, lente et dense lecture est déjà une présence divine, vérité révélée en Jésus-Christ. Cette lecture n’est en réalité pas si facile à faire. Elle demande silence, disponibilité, gratuité et attention, si elle ne veut pas être superficielle et si elle veut nous conduire à la contemplation. Il faut apprendre à ne pas passer trop rapidement par dessus cette première étape de la pédagogie divine de la Lectio Divina.
     Voilà pourquoi chaque lecture doit se faire calmement, paisiblement, sans hâte, sans ce désir de savoir qui dénote une recherche critique, un travail humain qui veut percer une réalité qui se présente et que l’on veut comprendre, posséder. La « lectio » est une ouverture, elle n’est pas une conquête. Aussi ne la fait-on bien que si on lit en laissant dès le début à l’Esprit de Dieu, la liberté de nous éclairer comme il veut, de nous faire voir ce qu’il veut nous faire contempler, de nous faire désirer à cette lumière ce qui deviendra prière, appel, offrande et abandon à l’amour ; cet amour qui se révèle en se communiquant et qui transforme en éclairant. 
En lisant ces textes, et en les relisant une deuxième ou une troisième fois, en les « ruminant », peut-être en les écrivant, certains passages attirent l’attention intérieure de celui qui les lit ; déjà s’établit comme un attrait, un dialogue entre la Parole qui se manifeste et celui qui veut la comprendre et la suivre. Ce qui suppose, en lisant, une ouverture toujours plus grande à l’Esprit qui nous guide et illumine le texte. Il faut simplement accepter d’être éclairé et guidé.


 2. La « meditatio » ou méditation
C’est à partir de la lectio que se fait la meditatio. Il est bon d’éviter un raisonnement sur les textes et de ne pas chercher trop rapidement des applications à partir des textes médités. Cette meditatio doit être prudente. Elle ne doit pas nous fixer sur nous-mêmes, elle ne peut que nous fixer sur Dieu ; elle ne peut être œuvre humaine, étude, analyse ; elle doit rester accueil et ouverture. Elle est un désir d’intelligence et de vision. Elle mène vers une adhésion priante et favorise une contemplation toujours plus unifiée et plus complète du mystère de Dieu, selon ses vues. C’est une étape délicate. En effet, la « meditatio » pourrait se faire facilement introspective, cherchant des applications concrètes immédiates, personnelles et même apostoliques, ce qui diminue fort le champ de vision et empêche de voir la grandeur et l’ampleur du mystère contemplé, de la lecture faite, de la Parole entendue, écoutée. Toute Parole de l’Ecriture ne peut avoir en tout temps un point d’application concrète.
La méditation peut se nourrir avec profit de la « symphonie de l’Écriture », un texte biblique pouvant être éclairé par d’autres ; elle se nourrit aussi du trésor de la tradition chrétienne qui a déjà reçu avec fruit cette Parole de Dieu.
On peut également s’appuyer sur les informations que l’on trouve en notes dans une Bible bien commentée, lorsque celles-ci éclaircissent le sens du texte. C’est après la Lectio Divina qu’on doit lire ces informations, et non pendant le temps de prière de la Parole. L’étude exégétique du texte sacré aidera d’autant mieux la Lectio Divina qu’elle souligne son importance dans l’Histoire du Salut, informe au sujet de son destinataire, donne la structure du texte et explique sa portée. Une telle étude peut être priante ; elle le sera d’autant plus que la Lectio Divina bien faite a précédé l’étude. Cette dernière est d’autant plus riche qu’un texte a été souvent objet de Lectio Divina.
Remarquons enfin qu’une « meditatio » peut être d’autant plus fructueuse que le fruit de sa réflexion a été noté. Tel texte sera noté parce que mieux compris, tel autre sera retenu et noté qui a offert une occasion de prière. Quand la prière devient simple, elle se fait « litanique », en ce cas elle peut très bien être mise par écrit ; elle sera répétée après.


3. L’ « oratio » ou oraison
La prière est formulée par rapport aux textes qui la nourrissent. Peu à peu on s’habitue à transformer les textes en prières courtes, en invocations simples, en brèves paroles qu’on répète intérieurement ; elles soutiennent une prière plus profonde. On peut y donner un temps assez long ; on peut aussi la reprendre dans les temps libres, dans un temps d’adoration eucharistique ou une prière plus prolongée, paisible et détendue. Elle mène à la contemplatio.
 Devant la grandeur de Dieu et l’infinie bonté de son amour, cette oratio dépasse la foi en la vérité révélée pour devenir adhésion à l’amour divin, abandon à sa miséricorde, confiance en cette bonté infinie du Père qui envoie son Fils et nous donne l’Esprit. Ce mouvement change la réflexion en une adoration où tout l’homme s’oublie pour ne plus fixer que la Source de toute bonté, le Dieu très saint, fort et immortel, le Dieu qui est amour infini et éternel.
     Le croyant simplifie son adhésion à Dieu par un Amen filial que l’Esprit Saint forme en lui, unissant son cœur au Cœur du Christ ; ajustant sa propre attitude à la disposition intérieure du Christ (cf. Ph 2), en suscitant le désir de suivre le Christ sur les voies de l’amour, en se mettant avec lui comme coopérateur de Dieu, sauveur avec le Christ Sauveur, acceptant l’ensevelissement avec le Christ pour ressusciter avec son Seigneur. Telle sera l’aspiration que le cœur formule avec des mots simples, le plus souvent dans un silence qui accepte tout ce qui dépasse l’entendement et où l’intelligence humaine ne peut plus comprendre, tant est immense le mystère de la lumière divine.
     La prière du cœur est un élan de l’âme, un mouvement d’admiration devant la grandeur, la beauté du mystère révélé. Dieu est grand ! Dieu est beau ! Dieu est bon ! La prière s’exprime en vivant ce mystère de grandeur et de beauté divines dans lequel tout homme se situe à la lumière de Dieu, à la lumière de la révélation.
     Cette prière, nourrie de la Parole de Dieu, peut prendre tous les accents de la prière biblique exprimée dans les Psaumes et cantiques de l’Ancien comme du Nouveau Testament : adoration, louange, confiance, action de grâces, demande de conversion et de pardon, supplication.


     4. La « contemplatio » ou contemplation
Dans le silence de Dieu, l’homme mesure la plénitude de vie qui lui est réservée. Il s’apaise, il se pacifie ; son regard s’illumine dans la lumière éternelle et son cœur s’attache aux biens qui ne passent plus : ici, l’oratio, la prière filiale, devient contemplation divine. L’homme adhère de tout son cœur à Celui qui l’a créé, il se donne tout entier à Celui qui s’est livré pour le sauver, il se consacre à Celui qui dans un appel éternel, l’a appelé de son nom et l’a consacré pour être à Lui à jamais.
     La contemplatio dépasse tout effort par un acte d’adhésion à Dieu dans la foi à son Amour ; elle devient espérance en sa miséricorde, elle s’étend en charité pour aimer tout ce que Dieu aime et reporter tout à Lui. On aime pour Dieu, à cause de Lui, comme Lui, par amour de Dieu et amour des hommes. La contemplation fixe dès maintenant tout l’être en Dieu ; elle permet à l’homme d’être par sa seule présence le témoin de Dieu, l’instrument de sa bonté, le signe de sa charité.
     A l’expérience, nous constatons que la contemplatio connaît cette ardeur qui est un don gratuit, une intervention de Dieu, souvent inattendue, qu’elle prend en nous une forme spontanée qui n’est pas l’effet d’un effort, d’une activité propre, le résultat d’une générosité ; elle est un don gratuit de Dieu qui nous unit à Lui, demeure en nous et nos fait demeurer en Lui. Ce don nous fait sentir une présence d’amour qui est vie, force, ardeur, chaleur, feu consumant, purifiant, flamme d’amour. C’est là l’effet de l’action de l’Esprit. Le « Veni Creator », dont sont prises ces paroles, forme un petit traité d’union à Dieu et d’expérience spirituelle que la contemplation expérimente et atteste toujours à nouveau.
     Cela ne signifie pas qu’il n’y ait pas de contemplation, sans ressentir ses effets : plénitude de Dieu qui envahit tout l’homme, le comble, le réduit au silence, le fixe en Dieu. Tout cela peut se faire sans cette ardeur qui est plus l’effet de la présence de Dieu que cette présence même. L’ardeur la rend sensible. On peut cependant l’expérimenter dans l’aridité, quand l’oraison se fait difficile.
Ce qui importe avant tout, c’est de situer la contemplatio au centre même de ce qu’elle est. La contemplatio est repos en Dieu. Elle est « repos », parce qu’elle unifie intérieurement ; elle fixe toute l’attention sur la présence, l’action de Dieu en nous, elle nous centre sur Dieu qui demeure en nous et de ce fait nous permet de demeurer en Lui. Père et Fils font en nous leur demeure. Ils viendront en nous, si nous suivons, si nous observons leurs commandements, c’est-à-dire leur inspiration, leur Esprit.
     Ce repos en Dieu est une transformation intérieure ; il nous permet d’être tout à Dieu ; il est don de Dieu, présence d’amour. L’ardeur qui nous révèle cette présence peut être momentanée, elle peut nous surprendre, elle est signe de l’action de Dieu, elle n’est pas l’action elle-même de Dieu en nous. Dieu nous transforme par assimilation ; il nous rend semblables à Lui : quand nous le verrons, nous verrons que nous sommes semblables à lui. Il fallait être contemplatif comme Jean pour écrire ces paroles si simples et si profondes.
     C’est dans ce repos que prend place l’adoration. Adorer, c’est reconnaître la grandeur de Dieu, sa beauté, son amour. C’est louer sa majesté, l’ampleur de ses dons, c’est professer que nous sommes de lui, en lui, par lui, c’est témoigner de lui et lui rendre hommage, en lui remettant tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons reçu, le monde qui nous est uni comme nous lui sommes unis par volonté divine ; l’adoration est offrande et action de grâces ; elle vit l’amour, don de Dieu qui nous permet de l’aimer lui seul, lui toujours plus.
L’adoration est la plus haute prière, la prière parfaite, celle des anges et des élus, celle de ceux qui voient Dieu. Et nous le voyons déjà dans la foi, une foi illuminée qui s’éclaire quand elle est vision d’amour, échange d’amour. Adoration parfaite parce que filiale, prière de Jésus qui, pauvre, a tout reçu et tout remis en un seul amour, qui, obéissant, n’a rien fait que la volonté du Père, être sa Parole, faire ses œuvres, manifester son amour, donner sa gloire.


 Important à retenir
N’oublions pas, tout d’abord, que le fruit de toute prière n’est pas fait pour être donné dans la prière elle-même mais dans nos engagements que la prière vient ainsi illuminer.
La contemplation transfigure l’apôtre, elle approfondit sa parole pour en faire une Parole de Dieu ; elle transforme ses gestes pour y manifester les traits du Verbe incarné.
 La Lectio Divina, faite régulièrement, avec générosité, prolongée en un mouvement d’abandon et d’émerveillement, donne peu à peu une vision des choses divines qui nous permet non seulement de discerner les voies de Dieu, de connaître le mystère de salut, mais qui nous fait entrer dans la lumière divine. Cette lumière divine unit en illuminant, éclaire en ramenant tout à la source de toute vie, simplifie en unissant tout dans Celui qui est le Verbe éternel du Père et attire tout dans Celui qui est Amour, qui seul est digne d’être aimé au dessus de tout et pour toujours.
     L’action constitue moins un échelon supplémentaire, un cinquième échelon, de l’échelle sainte qu’une autre manière de mettre en œuvre cette même pédagogie divine. Sa progression à laquelle nous habitue la lectio divina vécue régulièrement a une correspondance étroite avec la manière dont nous pourrons, ainsi que le recommande saint Pierre, « rendre témoignage de l’espérance qui est en nous ». La lectio divina nourrit donc notre manière d’être témoins de la Bonne Nouvelle.

Cet enseignement nous est présenté par le Père Pamphile DADOH.



Merci d'avoir lu ! N'hesitez pas à laisser vos avis et commentaires....
Dieu bénisse chacun de nous!!!

HOSTIE VIVANTE!!!



ENSEIGNEMENT DU JOUR EUCHARISTIA F-E N°0006 DU MERCREDI 03 Juin 2020

             EUCHARISTIA La liturgie eucharistique elle-même ne manque pas d’exprimer la participation de l'Église, sous l'influ...